
La Chine a annoncé avoir condamné un éditeur basé à Taïwan à trois ans de prison pour "incitation à la sécession". Li Yanhe, rédacteur en chef de Gusa Publishing, une maison d'édition créée en 2009 à Taïwan, avait disparu lors d'une visite en Chine en 2023. Les autorités chinoises ont ensuite révélé qu'il faisait l'objet d'une enquête pour des crimes liés à la sécurité nationale.
Mercredi, le Bureau des affaires taïwanaises (TAO) de Pékin, responsable des politiques avec Taïwan, a annoncé que M. Lee avait été jugé et condamné à Shanghai en février. Le porte-parole du TAO, Chen Binhua, a déclaré lors d'une conférence de presse que M. Li avait plaidé coupable et n'avait pas fait appel du jugement.
Né à Liaoning (est de la Chine), M. Li vivait à Taïwan, où il avait publié des livres critiques à l'égard du Parti communiste chinois, dont un ouvrage d'histoire sur la répression des Ouïghours dans la région du Xinjiang. La Chine a intensifié ces dernières années sa pression militaire et politique sur Taïwan, que le Parti communiste chinois revendique mais n'a jamais gouverné.
Pékin n'exclut pas d'utiliser la force pour en prendre le contrôle. Mercredi, Pékin a également annoncé la création d'un nouveau portail de signalement permettant aux utilisateurs de dénoncer les "actes malveillants" des "voyous et complices de l'indépendance taïwanaise".
La page d'accueil du site web du TAO comporte désormais une fenêtre contextuelle flottante qui redirige vers une page sur laquelle une adresse email est proposée aux "victimes de persécution".
En annonçant cette nouvelle fonctionnalité, le porte-parole du TAO a accusé le Parti démocrate-progressiste, au pouvoir à Taïwan, de "fabriquer des accusations pour réprimer les opinions divergentes sur l'île, de restreindre la liberté d'expression (...) et de réprimer" les partisans du développement des relations avec la Chine.
Cette annonce fait suite à la révocation par Taïwan du permis de résidence de Liu Zhenyan, une influenceuse chinoise qui avait prôné l'unification de Taïwan par des moyens militaires dans une vidéo publiée sur Douyin, la version chinoise de TikTok.
Habitant à Taïwan depuis plus de dix ans, elle a finalement été contrainte de quitter le territoire après qu'un tribunal a rejeté sa pétition contre une ordonnance d'expulsion du gouvernement. Le président taïwanais Lai Ching-te a qualifié plus tôt ce mois-ci la Chine de "force hostile étrangère", et proposé des mesures pour lutter contre l'espionnage et l'infiltration chinois.
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