Hong Kong refuse de renouveler le visa d'une journaliste de Bloomberg qui va devoir quitter le territoire chinois après 6 ans à couvrir l'actualité sur place

Une journaliste travaillant à Hong Kong pour l'agence américaine Bloomberg News a annoncé ce matin qu'elle allait devoir quitter ce territoire chinois à la suite du refus des autorités de renouveler son visa. "Après six ans à couvrir Hong Kong, et à huit mois de grossesse, je suis très triste de quitter mes collègues, mes amis et l'endroit que je considérais comme chez moi", a écrit Rebecca Choong Wilkins, chargée de couvrir la politique et l'économie asiatiques.

Contactés par l'AFP, les services d'immigration de Hong Kong ont répondu ne pas commenter les cas individuels, ajoutant "agir en respect des lois et politiques en vigueur".

Bloomberg a de son côté, via un porte-parole, déclaré ne pas vouloir "commenter en détails la situation", tout en assurant "soutenir pleinement" la journaliste et "oeuvrer par les voies appropriées à essayer de résoudre le problème". Le club de la presse étrangère de Hong Kong a dénoncé une décision des autorités non motivée, qui selon lui "renforce les préoccupations généralisées concernant l'érosion de la liberté de la presse" dans l'ancienne colonie britannique.

L'année dernière, la photographe de l'agence américaine Louise Delmotte s'était vu rejeter sa demande de renouvellement de visa, sans raison déclarée, selon des informations de presse.

En avril 2024, Reporters sans frontières (RSF) avait indiqué qu'un de ses représentants s'était vu refuser l'entrée à Hong Kong pour assister au procès, toujours en cours, du magnat pro-démocratie emprisonné Jimmy Lai.

Les pays occidentaux ainsi que des groupes de défense des droits humains dénoncent un recul des libertés à Hong Kong depuis que Pékin a imposé une loi de sécurité nationale sur la ville en 2020. Pékin et Hong Kong affirment que cette loi a ramené l'ordre dans une ville secouée par de vastes manifestations pro-démocratie, parfois violentes en 2019, et ont mis en garde contre les "interférences" venues de l'étranger.