11/03/2020 18:26

Soupçons d'emplois fictifs: Le procès de François Fillon et son épouse Pénélope est terminé, le jugement sera rendu le 29 juin

"Un roman", une enquête "à charge": au dernier jour du procès à Paris de l'ancien Premier ministre François Fillon et de sa femme Penelope, la défense s'est évertuée mercredi à démonter les soupçons d'emplois fictifs de Mme Fillon et à livrer sa "vérité". 

Les six avocats du couple Fillon et de Marc Joulaud, ancien suppléant de François Fillon à l'Assemblée nationale, ont plaidé tour à tour la relaxe générale, au lendemain d'un féroce réquisitoire du parquet national financier (PNF), qui a demandé cinq ans de prison, dont deux ferme, contre un François Fillon "cynique", appâté par le "gain".

Le jugement sera rendu le 29 juin. 

Offensif, l'avocat de l'ex-candidat de la droite à la présidentielle, Antonin Lévy, s'est élevé contre un "brûlot", une "enquête folle", ouverte en janvier 2017 en pleine campagne présidentielle, après un article du Canard enchaîné.

"Onze perquisitions", dont "une double" à l'Assemblée nationale, "44 personnes entendues", a rappelé l'avocat. Citant nommément chacune d'elles, il a ridiculisé certains des témoignages, balayé les autres jugés "pas pertinents" pour dire si l'emploi de Mme Fillon comme collaboratrice parlementaire était ou non fictif. 

Pourquoi n'avoir pas donné suite aux témoignages plus favorables ? interroge Me Lévy. Car "pour pouvoir être entendu, et vite, il faut dire que Penelope Fillon n'a pas travaillé", a-t-il taclé. 

Ces "choix" ont selon l'avocat "contraint" la défense à "un stratagème": verser aux débats, et non lors de l'enquête, plusieurs dizaines de témoignages surprise attestant de la réalité du travail de Penelope Fillon. 

Pour ses emplois d'assistante parlementaire, Mme Fillon a perçu 613.000 euros nets d'argent public entre 1998 et 2013.  

Presque aucune trace des missions qui lui ont été confiées n'a été retrouvée, preuve de leur "fictivité" pour l'accusation, qui a requis trois ans de prison avec sursis et 375.000 euros d'amende contre l'épouse de l'ancien Premier ministre. 

Deux ans avec sursis et 20.000 euros d'amende ont par ailleurs été demandés contre Marc Joulaud, maire de Sablé-sur-Sarthe et candidat à sa réélection. 

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Vos réactions

Portrait de Ledoc
12/mars/2020 - 09h36

Les pauvres bientôt ils vont faire une quête 

Portrait de LesRipoublicains
11/mars/2020 - 22h12

Paraît-il que "pour la défense, Pénélope n'était pas qu'une femme au foyer".

Rappelons pour la circonstance que François Fillon n'a rien à voir avec Henri Désiré Landru.

Car c'est Landru, qui bien avant Fillon, dans les années 1920, avait beaucoup milité pour la femme au foyer, notamment le mercredi des cendres !

Portrait de LesRipoublicains
11/mars/2020 - 21h13

S'il est vraiment condamné, l'aile nord ouest du château ne va pas pouvoir être remise en état cet été.

Un Pénélothon sera probablement lancé, par quelques inconditionnels du couple (comme avec les Balkany) dès fois que des sarthois pas encore assez plumés aient l'idée de venir en aide à ce pauvre couple dans le besoin !

Et sinon, les procureurs ont omis l'interdiction d'exercer un mandat d'administrateur de société.

En effet, peut on confier les rennes d'une entreprise à quelqu'un qui ne cherche qu'à tirer la couverture à lui, si j'en crois le réquisitoire des procureurs ? Faut être logique jusqu'au bout dans le raisonnement, non ?

Autrement, encore un élément bizarre dans les rares soutiens de Fillon, ceux qui remettent en cause l'indépendance du parquet.

On a du mal à y croire, parce que quand ils sont dans l'opposition, les politiques réclament de couper le cordon ombilical entre le "Garde des sots" et le Parquet, mais quand ils reprennent le pouvoir, ils oublient leurs vociférations passées sur ce sujet.

Dit autrement, quand on est au pouvoir, on apprécie de faire la pluie et le beau temps sur la justice, avec un parquet aux ordres du pouvoir en place. On l'a vu avec l'affaire Benalla (on n'enfonce pas la porte, on attend que les barbouzes fassent le ménage et on revient le lendemain pour constater que le coffre a disparu dans la nuit !), on l'a vu aussi avec l'affaire Mélenchon (ou on déploie plus de 100 policiers et magistrats pour saisir les ordinateurs d'un parti politique) et l'affaire Bayrou (même cas de figure que pour Mélenchon et LePen, les emplois fictifs du parlement européen) où là bizarrement, le parquet est d'une lenteur exceptionnelle (affaires pas encore instruites alors qu'elles ont débuté en même temps que les 2 autres).

Alors pourquoi diable Fillon n'a pas réformé la justice en coupant le cordon ombilical entre le parquet et le garde des sceaux quand il était premier ministre ? Probablement qu'à l'époque, il s'en accommodait, comme Macron et Philippe en ce moment, non ?

Mais là aussi, encore une bizarrerie de la politique française, qui n'arrête pas de nous vanter le modèle allemand ... le parquet est indépendant du pouvoir en Allemagne, mais en France, nos politicards trouvent toutes les bonnes raisons pour ne pas changer notre modèle de justice française, du moins quand ils sont au pouvoir bien sûr !