Rechercher

12/07 14:01

Ex-symbole de l’innovation médicale française, le fabricant français de coeur artificiel Carmat annonce être en cessation de paiements

Ex-symbole de l’innovation médicale française, le fabricant français d’un coeur artificiel, Carmat, a annoncé être en cessation des paiements, à court d’argent faute de n’avoir pu rassembler des fonds pour payer ses créanciers.

L’entreprise, qui avait alerté il y a dix jours avoir un besoin urgent de se refinancer d’ici au 30 juin, va « solliciter l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire auprès du Tribunal des Affaires Economiques de Versailles », selon un communiqué.

Dans l’attente de la décision du tribunal, qui devrait intervenir « dans les tout prochains jours », la cotation de l’action Carmat a été suspendue.

Le cours de l’action évoluait dernièrement autour de 30 cents, alors qu’il dépassait 100 euros voici une dizaine d’années.

Créée en 2008 et entrée en Bourse en 2010, la société avait expliqué devoir rassembler au moins 3,5 millions d’euros d’ici au 30 juin, ainsi qu’environ 20 millions d’euros d’ici la fin de l’année. Elle avait lancé le 20 juin une campagne de dons pour assurer la poursuite de ses activités.

Son directeur général Stéphane Piat avait tenté dans un dernier élan la semaine dernière de mobiliser les investisseurs et même l’Elysée, pointant la difficulté d’accès aux capitaux pour financer l’innovation en France et évoquant le « crève-coeur » de voir possiblement disparaître une technologie française « iconique ».

Il estimait que Carmat était sur « une rampe de lancement » après 42 implantations réalisées en 2024, un chiffre d’affaires de 7 millions l’an dernier et une rentabilité attendue d’ici « 4 à 5 ans ».

Mais après 30 ans de recherche, 550 millions d’investissements et 122 patients traités avec son coeur artificiel temporaire, inventé par le professeur Alain Carpentier, Carmat « n’est pas parvenue à ce stade à sécuriser un tel complément de trésorerie ni de nouveaux financements ».

L’entreprise qui compte 180 collaborateurs entre son siège de Vélizy-Villacoublay et son site de production à Bois-d’Arcy, dans les Yvelines, « continue d’explorer toutes les options qui permettraient la poursuite de ses activités ».

L’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire constituerait, selon elle, « le cadre le plus approprié pour faciliter cette poursuite ».

Pour la suite, « les deux options les plus plausibles » sont « le rachat par un industriel du secteur » ou « un partenaire financier robuste qui viendrait soutenir les actionnaires historiques de Carmat jusqu’à atteindre la rentabilité », estime Mohamed Kaabouni, analyste du courtier Portzamparc

« Au regard du caractère stratégique de la technologie, l’intervention de l’État français n’est pas à exclure mais cela semble peu probable », souligne-t-il dans une note.

 

Ailleurs sur le web

Vos réactions

Portrait de Touché01
13/juillet/2025 - 02h02

Peut être que si  la société et sa technologie de pointe devenaient américaines il y aurait plus d'argent à se faire car là-bas les organes se vendent très chers.

C'est une réflexion, je ne sais pas si cela aurait un impact sur les revenus.

Portrait de Touché01
13/juillet/2025 - 01h55

Pour la suite, « les deux options les plus plausibles » sont « le rachat par un industriel du secteur » ou « un partenaire financier robuste qui viendrait soutenir les actionnaires historiques de Carmat jusqu’à atteindre la rentabilité »

Je rappelle que l'actionnaire principal de cette société est ... airbus.

Si carmat ne trouve pas ces misérables 20 petits millions d'ici janvier auprès de ses actionnaires c'est qu'il y a une volonté de voir cette société mise en vente, voir cette société être rachetée.

C'est un bijou technologique. Leur coeur ne permet certes actuellement que de tenir 6 mois, là ou une greffe de coeur humain peut tenir 10 ans voire plus, mais leur coeur est lui immédiatement disponible alors qu'il faut des mois pour trouver un coeur humain compatible disponible. Le coeur carmat permet de tenir ces mois !