
Air France et Airbus sont-ils responsables d’homicides involontaires dans l’affaire du crash de l’avion qui reliait Rio à Paris? Seize ans après cet accident qui a fait 228 morts, la compagnie et le constructeur, relaxés en première instance, sont jugés à partir de lundi en appel pour deux mois.
Le 1er juin 2009, l’Airbus parti de Rio de Janeiro pour Paris (vol AF447) s’abîme en pleine nuit dans l’Atlantique, quelques heures après son décollage, entraînant la mort de ses 216 passagers et 12 membres d’équipage. A bord de l’A330 immatriculé F-GZCP se trouvent des personnes de 33 nationalités, parmi lesquelles 72 Français et 58 Brésiliens.
Les boîtes noires ont confirmé le point de départ de l’accident: le givrage des sondes de vitesse Pitot alors que l’avion volait à haute altitude dans la zone météo difficile du « Pot au noir », près de l’équateur.
Pour cet accident aérien, passé à la postérité par la célèbre photo de la dérive tricolore arrachée à l’avion et flottant au milieu de l’océan Atlantique, les deux entreprises sont jugées jusqu’au 27 novembre par la cour d’appel de Paris. Elles encourent jusqu’à 225.000 euros d’amende.
Le 17 avril 2023, après deux mois de débats hautement techniques hachés de moments d’émotion lors des auditions des familles endeuillées, le tribunal correctionnel de Paris a relaxé sur le plan pénal Airbus et Air France tout en reconnaissant leur responsabilité civile.
Il a considéré que si des « imprudences » et « négligences » avaient été commises, « aucun lien de causalité certain » n’avait « pu être démontré » avec l’accident le plus meurtrier de l’histoire des compagnies françaises.
Alors que le ministère public avait requis à l’audience la relaxe des deux entreprises, le parquet général a tout de même fait appel du jugement, « afin de donner leur plein effet aux voies de recours prévues par la loi et soumettre l’affaire à un second degré de juridiction ».
Sur les 489 parties civiles constituées lors du procès de première instance, 281 se sont jointes à l’appel dans ce dossier aux 20.000 cotes de procédure s’étalant sur 105 tomes.
« Certaines se sont lassées, ont lâché la rampe, pour essayer de tourner la page. D’autres sont toujours extrêmement combatives et veulent absolument que justice soit rendue et que la vérité soit clairement dite au plan judiciaire », a déclaré à l’AFP Me Alain Jakubowicz, avocat de nombreuses parties civiles.
Vos réactions
16 ans ... ne faudrait-il déjà commencer par poursuivre les responsables de notre système judiciaire ?
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