
Le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic, accusé d'avoir fait retarder une sanction très attendue contre Google sur fond de tensions avec les Etats-Unis, a assuré qu'il soutenait pleinement l'enquête de l'UE sur les activités publicitaires du géant américain. Bruxelles se prépare depuis des mois à prononcer une telle sanction, qui pourrait inclure une amende financière et l'obligation pour Google de vendre une partie de ses activités sur le marché de la publicité en ligne, après avoir accusé en 2023 le groupe d'abus de position dominante dans ce secteur.
Dans ce dossier dit "Google adtech", la Commission reproche au géant américain de "favoriser ses propres services de technologies d'affichage publicitaire en ligne au détriment de prestataires".
Mais alors que la commissaire à la Concurrence Teresa Ribera avait soumis à l'approbation de ses collègues une proposition de sanction lundi, M. Sefcovic "a appuyé sur le bouton rouge", demandant à ce qu'elle soit remise à plus tard, a expliqué mercredi à l'AFP une source au sein de la Commission européenne, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, et confirmant des informations du média spécialisé MLEX.
"Je ne fais pas de commentaires sur nos procédures confidentielles et nos étapes internes", mais "je tiens à souligner que je soutiens pleinement l'enquête en matière de concurrence contre Google" dirigée par Mme Ribera, qui "est au courant de mon soutien" a assuré M. Sefcovic, interrogé lors d'une conférence de presse sur ces dissensions.
"C'est une affaire complexe, qui exige une analyse fouillée, et toutes les étapes sont franchies de manière collégiale", a-t-il ajouté. Commissaire européen au commerce, Maros Sefcovic est chargé au sein de l'UE de mener les négociations sensibles avec l'administration Trump sur les taxes douanières que le président américain impose sur des produits européens.
Les Européens attendent la mise en oeuvre d'un accord annoncé avec les Etats-Unis fin juillet.
Il y a une semaine, Donald Trump, avait vigoureusement attaqué les pays ou organisations régulant le secteur de la tech, les menaçant de droits de douane et de restrictions à l'exportation, alimentant les débats en Europe sur le risque de représailles dans le cas où l'UE s'en prendrait à des sociétés américaines.
Dans la foulée, la vice-présidente de la Commission européenne Henna Virkkunen avait assuré lundi sur X que l'UE continuerait à appliquer son arsenal juridique dans la tech.
Vos réactions
Ces non-élus sont un cancer fulgurant.
Réagissez
Nouveau ?
Inscrivez-vousDéjà membre ?
Mot de passe oublié ?