Royaume-Uni : Lucy Letby, une infirmière de 33 ans, a été jugée coupable des meurtres de sept nouveau-nés et de tentatives de meurtre de six autres

Au Royaume-Uni, Lucy Letby, une infirmière de 33 ans, a été jugée coupable des meurtres de sept nouveau-nés et de tentatives de meurtre de six autres. Le gouvernement britannique a annoncé avoir ordonné une enquête après le verdict. Il a fallu neuf mois de procès et plusieurs semaines de délibération avant que le jury d’un tribunal de Manchester, dans le nord de l’Angleterre, ne rende son verdict. La peine devra être prononcée à une date ultérieure.

« Je ne mérite pas de vivre. Je les ai tués exprès parce que je ne suis pas assez bonne pour m’occuper d’eux. Je suis une horrible personne », avait écrit l’infirmière sur un post-it retrouvé chez elle en 2018. Dans d’autres documents, elle clamait en revanche son innocence.

L’infirmière est accusée d’avoir utilisé plusieurs modes opératoires pour commettre ces meurtres, entre 2015 et 2016. Elle était soupçonnée d’avoir injecté de l’air par intraveineuse aux nourrissons, d’avoir utilisé leurs sondes naso-gastriques pour envoyer soit de l’air soit une surdose de lait dans leur estomac, et même d’avoir ajouté de l’insuline à des poches de solution alimentaire. Il arrivait même qu’elle mélange plusieurs agressions à la fois.

Le procès avait démarré le 10 octobre à Manchester. Les bébés ont été uniquement identifiés par des lettres, de A à Q, pour protéger les familles. Des parents ont témoigné, parfois en larmes. Le procureur Nick Johnson a minutieusement reconstitué son emploi du temps et les similarités entre les décès.

Il a expliqué que Lucy Letby attaquait les bébés après le départ de leurs parents, quand l’infirmière responsable s’éloignait, ou la nuit quand elle était seule.

Elle se joignait ensuite parfois aux efforts collectifs pour sauver les nouveau-nés, voire assistait les parents désespérés. Parmi les victimes, des jumeaux et même des triplés, dont deux mourront à 24 heures d’intervalle après son retour de vacances en juin 2016.

Le troisième sera épargné, ses parents ayant supplié qu’il soit transféré dans un autre hôpital. À l’époque, ayant tué sans attirer l’attention, elle était devenue « incontrôlable », a affirmé le procureur. « Elle se prenait pour Dieu ».