Refus d'obtempérer Le gérant de la société bretonne de ramassage de volailles Prestavic, qui employait des Africains sans papiers, a été condamné à deux ans de prison ferme pour traite d'êtres humains par le tribunal correctionnel de Brest. Marc S., 64 ans, a également été condamné à 15.000 euros d'amende ainsi qu'à une interdiction définitive d'administrer ou de gérer une société. Sa conjointe Alice K., 38 ans, jugée pour complicité, a quant à elle été condamnée à un an de prison, dont six mois avec sursis.
Le tribunal a également condamné Marc S., individuellement ou solidairement avec sa femme, à verser 167.000 euros de dommages et intérêts à seize de ses anciens employés, majoritairement des Ivoiriens, les indemnités allant de 6.500 à 30.000 euros selon les cas. Lors de l'audience du 25 mai, le parquet avait requis quatre ans de prison ferme avec mandat de dépôt contre le gérant de cette société basée à Saint-Sauveur (Finistère) et deux ans de prison, dont un avec sursis, contre sa conjointe.
L'avocat du couple franco-ivoirien Me Pierre Tracol s'est dit «un peu perplexe» quant à la condamnation de sa cliente pour laquelle il avait plaidé la relaxe. Cette dernière, ancienne ramasseuse de volailles arrivée de Côte d'Ivoire en 2017, était poursuivie pour avoir participé au recrutement de plusieurs de ses compatriotes, à qui le couple promettait une régularisation. «Elle a pu appeler les uns ou les autres mais, de là à dire qu'elle a pu participer à embaucher des gens, ça nous semble contestable», a déclaré Me Tracol à l'AFP.
Marc S. avait réfuté à l'audience avoir promis des papiers à ses employés, tout en admettant avoir «été un peu léger dans la gestion» des nouvelles recrues, auxquelles il ne demandait pas des papiers en règle, par manque de personnel.
Salaires faibles, contrats «de façade», amplitudes horaires importantes, repos journalier pas respecté, insultes et froid... Les travailleurs, qui ramassaient des volailles chez des éleveurs bretons pour les charger dans des camions vers l'abattoir, étaient logés dans des hébergements insalubres ou impropres à l'habitation.
Le travail, nocturne, s'étendait de 17H00 à 6H00 ou 7H00 le lendemain matin, parfois plus tard lors des périodes de fêtes, selon leurs témoignages. Les heures de transport et d'attente entre deux chargements n'étaient pas ou peu rémunérées. «Si tu réclamais, on te disait: on va te rapatrier à Paris», avait témoigné l'un d'entre eux
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