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L'auteur d'un refus d'obtempérer à Paris, pris en chasse par des policiers qui avaient tiré sur son véhicule pour tenter de l'arrêter et tué sa passagère, condamné à cinq ans d'emprisonnement

L'auteur d'un refus d'obtempérer en juin 2022 à Paris, pris en chasse par des policiers qui avaient tiré sur son véhicule pour tenter de l'arrêter et tué sa passagère, Rayana, 21 ans, a été condamné à cinq ans d'emprisonnement, dont dix-huit mois avec sursis.

Le conducteur, qui avait été placé en détention provisoire pendant plus de trois ans, pourra effectuer la partie ferme restante sous la forme d'une détention à domicile avec bracelet électronique, a décidé le tribunal correctionnel de Paris.

Le 4 juin 2022 vers 10h45, dans le 18e arrondissement de la capitale, trois policiers à VTT avaient voulu contrôler une Peugeot 207 dont les passagers arrière ne portaient pas leur ceinture. Le conducteur avait poursuivi sa route à vive allure pendant 300 mètres, avant d'être coincé dans les bouchons. Positionnées autour du véhicule qui tentait de redémarrer, les forces de l'ordre avaient alors fait feu à plusieurs reprises. «J'étais persuadé qu'il allait m'écraser», avait assuré l'un des policiers lors du procès, le 6 octobre, martelant avoir usé de son arme parce qu'«on était en danger: c'est pas qu'un ressenti».

Le mis en cause, en état de forte alcoolémie à la sortie d'une discothèque, roulait en outre sans permis, une infraction pour laquelle il avait déjà été condamné, avait au contraire protesté à l'audience de toute intention de blesser les fonctionnaires: «Si j'ai pris la fuite, c'est par panique. Par instinct de survie. On m'a tiré dessus à neuf reprises».

Le procureur avait requis six ans d'emprisonnement, en convenant que le conducteur n'avait «pas voulu le décès de Rayana», mais en soulignant que «son comportement a été d'une inconséquence telle qu'il a mis en danger l'ensemble des occupants dans son véhicule». Les deux policiers, parties civiles dans ce procès, avaient pour leur part bénéficié en mai d'un non-lieu, dont la famille de la victime a fait appel.

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