
Des syndicats ont déploré « l’absence de dialogue » du garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti lors de sa visite jeudi au tribunal judiciaire de Bobigny, dont les moyens sont jugés insuffisants par les chefs de juridiction à l’approche des Jeux olympiques de Paris-2024.
Le ministre de la Justice s’est entretenu dans la matinée avec des magistrats et des agents du tribunal, le deuxième de France en terme d’activité après Paris. « Monologue, monologue, monologue », « absence de dialogue », ont fustigé certains participants à la réunion, à laquelle l’AFP n’a pas eu l’autorisation d’assister.
Cette visite se tient une semaine après le message d’alerte lancé par le président du tribunal Peimane Ghaleh-Marzban et le procureur Éric Mathais dans une note interne adressée à la cour d’appel de Paris, et publiée sur Twitter par l’Union syndicale des magistrats (USM).
Débordé par la justice courante, le tribunal doit aussi se mobiliser en vue des JO qui se dérouleront en grande partie en Seine-Saint-Denis.
« Cette situation nous inquiète au plus haut point dans la perspective des Jeux olympiques, événement majeur en termes de sécurité publique et de réponses pénales attendues », se sont alarmés les deux magistrats. Le ministre « a insisté sur le budget historique alloué à la justice (...) mais qu’il n’avait pas de baguette magique, que chacun devait faire des efforts », a rapporté à l’issue de la réunion Albertine Muñoz, juge d’application des peines et représentante du Syndicat de la magistrature (SM), par ailleurs co-rédactrice de la retentissante tribune sur le mal-être de la justice signée par 3.000 magistrats fin 2021.
Mais « on atteint un point limite, des gens sont en burn-out, des greffières pleurent », a rappelé la magistrate, déplorant « un décalage » avec les discours politiques. « Ce que j’ai dit, c’est que c’était l’affaire de tout le monde et qu’il n’y avait pas le tribunal contre le ministère mais le tribunal et le ministère », a clarifié M. Dupond-Moretti auprès de l’AFP, au sujet du sens de sa visite de plus de deux heures.
« On ne peut pas faire comme si rien n’a été fait », a-t-il martelé, insistant sur le « plan d’embauche historique » qui va se poursuivre et qui concerne notamment Bobigny avec, depuis 2020, « 110 personnels supplémentaires ».
Vos réactions
Au moins, eux ont eu droit à une parole, car nous les Français, nous ne l'entendons plus depuis des mois. Surtout plus depuis que le "sentiment" d'insécurité, n'est plus un fantasme, et que la France s'avère quand même être un "coupe-gorge"...
Ave dupond, c'est finalement assez simple : vous êtes d'accord avec lui et ça peut plus ou moins bien se passer. Vous êtes contre lui et vous insistez un peu trop, cela ne lui plait pas d'être contredit, et vous faites partie de la fachosphère.
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