Jean-Luc Mélenchon renonce à faire filmer les journalistes du Monde dans ses meetings

Le coprésident du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon, qui se dit "dans une mêlée avec Le Monde", a renoncé mardi après-midi à "faire filmer ses journalistes" dont il accepte finalement la présence dans ses meetings.

"Le Monde traverse une salutaire crise d'identité après une lourde dérive vers la droite et l'atlantisme agressif de sa ligne éditoriale. Par mesure de bienveillance et de compréhension pour les difficultés rencontrées par ces professionnels, j'accepte la présence éventuelle de journalistes du Monde dans mes meetings et je renonce à faire filmer leurs agissements hostiles", annonce le coprésident du Parti de gauche dans un communiqué.

"C'est le refus par Natalie Nougayrède (directrice du Monde, ndrl) du dialogue que je lui proposais qui a ruiné la relation de mon parti avec Le Monde. Il est prouvé à présent que cette arrogance a également ruiné l'équipe de direction de ce journal. La moitié de celle-ci vient de démissionner", ajoute-t-il. Sept rédacteurs en chef ou rédacteurs en chef adjoints du Monde sur une dizaine ont démissionné en bloc de leurs fonctions, mardi, pour protester contre "l'absence de confiance" envers la direction, en plein conflit sur la réorganisation de la rédaction.

M. Mélenchon a estimé que Le Monde menait "une action permanente" contre lui: "Des photos diffamantes, insultantes, trente fois le même portrait de moi publié dans leurs différentes éditions. Le Monde a une position politique, c'est un militant politique ce journal", a-t-il dit lors de l'émission "Preuves par 3" Public Sénat/AFP/Dailymotion. Dans un texte posté dimanche sur son blog, Jean-Luc Mélenchon refusait l'accès à ses meetings aux journalistes du Monde et de Libération.

"Aucun des +journalistes+ de ces deux quotidiens ne sont bienvenus dans mes meetings et déplacements tant qu'ils travaillent pour ces quotidiens ! D'ailleurs, j'appelle mes amis à les surveiller de façon étroite et vigilante, à filmer leurs agissements, si possible, dès qu'ils les repèrent, qu'ils agissent à découvert ou qu'ils se cachent sous des faux noms", écrivait-il. "C'est pour leur dire une fois de plus +arrêtez+", a-t-il justifié mardi lors de l'émission Preuves par 3/Public Sénat/AFP/Dailymotion enregistrée le matin.

"Le journal Le Monde a un problème interne et Mme Nougayrède croit qu'elle va s'en sortir en montrant un ennemi commun, Jean-Luc Mélenchon. C'est ridicule", a-t-il ajouté.

"Je n'ai pas supporté d'être mis à la Une du monde dans les mêmes positions d'orateur qu'Adolf Hitler (...) On a le droit de détester toutes mes idées mais pas d'insulter ma personne ni d'avoir aucun respect pour ma dignité", a dit le coprésident du Parti de gauche. "Je suis dans une mêlée avec le journal Le Monde, nous sommes dans une dispute", a-t-il dit.