Crise à France Info : La CGT accuse la chaîne publique de se transformer en CNews et cible Paul Melun et Nathan Devers - Le syndicat parvient même à faire supprimer certains extraits de leurs émissions

Depuis la rentrée, Nathan Devers et Paul Melun officient sur France Info. Mais l'arrivée de ces deux anciens visages de CNews semblent fortement agacer les syndicats de France Télévisions, et en particulier la CGT, a révélé Pascal Praud, ce matin sur Cnews. En quittant CNews pour France Info, Nathan Devers expliquait dans le Parisien que leur expérience sur la chaîne première chaîne info de France "avait été enrichissante et formatrice" et d'ajouter qu'avec son collègue Paul Melun, ils ont "pu nous frotter à des idées parfois bien différentes des nôtres, mais désormais nous avons envie d'envisager autrement notre participation au débat public".

Mais les deux chroniqueurs n'imaginaient sans doute pas que, là où ils bénéficiaient d'une totale liberté de parole sur CNews, les choses allaient être plus compliquées à France Info. Alors qu'il se définissent aux mêmes comme "de gauche", ils se retrouvent accusés en interne d'être en fait des agents "d'extrême droite".

Pascal Praud a donc révélé ce matin que les deux chroniqueurs ont été récemment convoqués par le syndicat CGT pour avoir "osé"  inviter Michel Onfray sur France Info :

"En fait, ils leur font la guerre là-bas. Ils veulent les virer. Ils n'ont pas le droit d'inviter des gens de droite! Ils ont aujourd'hui face à eux des syndicats qui leur disent "Vous êtes des fascistes!", a indiqué Pascal Praud.

Et Pascal Praud de préciser, que depuis l'arrivée Nathan Devers et Paul Melun, la colère monte en interne et il est  reproché à France Info d'être "le nouveaux Cnews!" 

Une accusation qui est relayée dans de nombreux médias de gauche depuis quelques jours. Ainsi, on a pu lire sur le site Arrêt sur images, un long papier ainsi titré : "La chaîne franceinfo est-elle en train de "devenir CNews" ? Syndicats, journalistes et téléspectateurs observent une "dérive" éditoriale." 

Un article dans lequel les journalistes d'Arrêt sur images, reprochent que des personnes passées par CNews soient sur l'antenne

"Ils accueillent aussi régulièrement d'anciens collègues de CNews en plateau : ce fut le cas dans l'émission du 19 octobre, où l'invité du jour était Michel Onfray, celui-là même qui anime Face à Onfray sur CNews ; ou encore le 25 octobre, où Devers, Melun et Beaufort discutaient de la condamnation de Nicolas Sarkozy avec Florian Tardif, qui était lui aussi chroniqueur à L'Heure des Pros jusqu'en janvier dernier, et qui officie désormais comme journaliste politique à Paris Match."

Ils n'aiment pas non plus la présentatrice de leur émission,  Claire-Elisabeth Beaufort, qui travaillait à iTélé lorsque la chaîne a été rachetée en 2016 par Vincent Bolloré pour la transformer en CNews."

Sur une autre média de gauche, "Le club Médiapart" on peut ainsi lire un article de Sophie Tregan qui s'intitule "France Info, le nouveau Cnews du service public", dans Telerama, le journaliste de Samuel Gontier écrit que "franceinfo parodie CNews". Politis, média d'extrême gauche est même bouleversé que France Info puisse parler de la soirée de lancement du livre de Jordan Bardella

Pire encore, la CGT réclame et obtient les retraits de certains extraits d'émissions. Guillaume Le Gouic, journaliste et élu syndical SNJ-CGT, explique à ASI être à l'origine du retrait d'un tweet qui mettait en exergue les propos de Paul Melun sur la "nouvelle criminalité organisée en Seine-Saint-Denis".  "On prépare une alerte en commission déontologique", précise l'élu CGT François Badaire. 

On ne sait pas si France Info tente de copier CNews où tout simplement essaie de faire un traitement un peu moins à gauche qu'à l'accoutumé, mais il est certain que France Info est bien loin des audiences de la chaîne du Groupe Bolloré.

Avec 1% de part de marché, la chaîne publique financée par tous les Français est aujourd'hui, de très loin, la dernière chaîne info de France avec 3 à 4 fois moins d'audience que CNews malgré un budget de plusieurs millions par an et l'appui des rédactions de France 2, France 3 et France Info.