
Bruno Retailleau a mis l'accent, en quittant le ministère de l'Intérieur, sur la «nécessité de rétablir l'ordre», constatant avec inquiétude que «la France s'est désarmée» depuis «des décennies». Alors que le premier ministre, Sébastien Lecornu, avait donné pour consignes de proscrire la presse et les invités lors des passations de pouvoir, Bruno Retailleau s'en est affranchi en décidant de faire ses adieux à la Place Beauvau en présence des médias.
Visiblement ému, seul sur une estrade, il a remercié les personnels du ministère: «Avoir été pendant ces 12 mois votre chef aura été le plus grand honneur de toute ma vie, parce que vous incarnez la République exemplaire». Il a rendu hommage à leurs valeurs que sont, à ses yeux, «la loyauté d'un engagement, la fidélité à un idéal et la sincérité à une parole donnée». Il a insisté sur l'importance de «rétablir le sens et la vérité des mots», estimant que «la crise de la démocratie était aussi celle de la parole publique». Manière pour lui de critiquer en creux la classe politique et d'expliquer le désaveu dont elle est l'objet actuellement dans l'opinion publique.
Le président de LR a répété ce qu'il avait dit en arrivant place Beauvau, il y a un peu plus d'un an, à savoir sa volonté de «rétablir l'ordre», tant pour lui il s'agit d'une «nécessité» qui «se conjugue» avec celle de «rétablir les comptes publics». Quand «j'ai décidé d'entrer au gouvernement, a-t-il dit, je l'ai fait librement et aujourd'hui, c'est tout aussi librement que je quitte notre ministère». «Mais je continuerai à servir notre pays (...) tout aussi librement mais autrement». «La France s'est désarmée et les Français se sont appauvris. C'est une vérité», a asséné l'ancien ministre.
Et de fustiger Mai-68, «si loin et pourtant si proche», comme l'avait fait avant lui, il y a longtemps, Nicolas Sarkozy. «Avec la distance de l'Histoire et des années, nous savons que sous les pavés, il n'y avait pas la plage. Il y avait la rage», a-t-il dit, pourfendant «les repères» disparus, «les hiérarchies aplanies», «l'autorité fissurée» et «le respect relativisé». Plaidant à nouveau «la fermeté» et «l'autorité», l'ex-ministre, auquel Laurent Nuñez a succédé place Beauvau, a de nouveau appelé de ses voeux «une révolution pénale» face à «trop de victimes oubliées».
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