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Procès en appel des viols de Mazan: Une peine de douze ans de prison requise contre l’unique accusé ayant fait appel de sa condamnation - Le délibéré est attendu en fin de journée

L’accusation a requis 12 ans de réclusion criminelle jeudi contre Husamettin Dogan, l’unique accusé ayant fait appel de sa condamnation dans le dossier des viols de Mazan, devant la cour d’assises du Gard.

« En première instance, il a été condamné à neuf ans et 12 avaient été requis », a rappelé l’avocat général Dominique Sié, réclamant à nouveau 12 ans de prison contre un accusé qui « ne veut surtout pas assumer ses responsabilités ».

« Le viol, c’est comme une petite mort qui est des plus sournoises. Qui est une destruction au compte à rebours et à ce titre la peine ne peut être qu’à hauteur de la gravité des faits de M. Dogan », a-t-il justifié, expliquant qu’il s’agissait d’un homme « totalement responsable de ses actes » qui « a dénié l’humanité de Mme (Gisèle) Pelicot » et a « participé comme tous les autres à une oeuvre de destruction massive d’une femme livrée en pâture ».

Tout au long de son réquisitoire d’une heure, il a fustigé sa « position de dénégation de toute responsabilité », malgré les preuves, notamment des vidéos qui « font froid dans le dos, désespérantes ».

« Les actes sexuels commis sur personne endormie sont constitutifs du viol car la victime n’a pas été en mesure d’exprimer » son consentement, a-t-il martelé, contredisant la défense de l’accusé qui estime qu’il n’avait « jamais eu l’intention » de violer Mme Pelicot car il pensait participer à un jeu libertin.

Un point balayé par M. Sié qui a rappelé que « l’intention en droit, ce n’est pas le projet mais la commission de l’acte ».

« On ne peut pas en 2025 considérer que parce qu’elle n’a rien dit, elle était d’accord. Car là on se situe dans un mode de pensée d’un autre âge! », a-t-il lancé.

« C’est tout ce que vous exprimez depuis des années monsieur Dogan quand vous dîtes: "Son mari est d’accord" », a-t-il cinglé en direction de l’accusé.

Se tournant à nouveau vers Gisèle Pelicot, il a affirmé que « la honte, elle n’a pas encore changé de camp. La société, peut-être, est en train de le faire dans le cadre de cette conscience collective. Peut être pas par vous, vous n’êtes pas une icône comme vous dites, mais par l’exposition de ce dossier ».

Le verdict est attendu dans l’après-midi. L’accusé risque à nouveau la peine maximale de 20 ans de réclusion.

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