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La directrice de Marianne et le propriétaire du magazine ont porté plainte aujourd'hui pour cyberharcèlement à caractère antisémite, en lien avec le conflit israélo-palestinien

La directrice de Marianne et le propriétaire du magazine ont porté plainte aujourd'hui pour cyberharcèlement à caractère antisémite, en lien avec le conflit israélo-palestinien, ont-ils annoncé. "Depuis plusieurs mois", la directrice de la rédaction Eve Szeftel "est visée par une campagne de cyberharcèlement sur les réseaux sociaux et par voie de messages anonymes, certains propos ayant un caractère antisémite particulièrement violent", dénonce dans un communiqué CMI France (Marianne, Elle, Franc-Tireur, la chaîne T18), le groupe contrôlé par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.

La plainte pour cyberharcèlement et "dénonciation calomnieuse" a été déposée au parquet de Paris, selon son bordereau transmis à l'AFP.

Ancienne de Libération et de l'AFP, Eve Szeftel est arrivée à la tête de Marianne en janvier 2025, après des turbulences liées aux tentatives de CMI France de vendre le journal au milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin et à l'entrepreneur Jean-Martial Lefranc.

Les journalistes de Marianne ont voté en septembre une motion de défiance contre la directrice de la rédaction, lui reprochant notamment "des manquements graves et répétés à l'éthique journalistique, spécialement concernant la couverture du conflit israélo-palestinien et des crimes de guerre à Gaza". Des faits qu'elle avait à l'époque contesté.

Selon la plainte, dont l'AFP a eu connaissance, cette motion a entraîné "une vague de publications extrêmement virulentes" contre Eve Szeftel, dont certaines à connotation antisémite.

La plainte fait aussi état d'un courriel anonyme envoyé le 21 octobre 2025 à "de nombreux salariés et membres de la direction de CMI", accusant la directrice d'avoir "orchestré un virage pro-Israël" et lui reprochant "un travail de lobbying obsessionnel".

Elle y est aussi accusée de menacer et intimider ceux qui sont en désaccord avec sa vision, des "dénonciations (...) fausses et hautement préjudiciables", dénonce la plainte.

"Je souhaite que l'enquête permette de lever l'anonymat des comptes (de réseaux sociaux) les plus actifs à mon encontre ainsi que le ou les auteurs du courriel anonyme", a déclaré Eve Szeftel à l'AFP.

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