19/06 11:21

Quatre personnes ont été interpellées et placées en garde à vue après la tentative d'assassinat survenue samedi à Pau d'un Laotien, militant politique réfugié en France

Quatre personnes ont été interpellées et placées en garde à vue après la tentative d'assassinat survenue samedi dernier à Pau d'un Laotien, militant politique réfugié en France, a-t-on appris  du parquet. Le 14 juin vers midi, Joseph Akaravong a été victime d'une attaque au couteau sur un boulevard de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. Ayant reçu trois coups dont un au niveau du cou, il a été hospitalisé et son état s'est depuis «stabilisé», selon le procureur Rodolphe Jarry. Le parquet a ouvert une enquête pour tentative d'assassinat, confiée au service de police judiciaire de Bayonne.

Le principal suspect, qui avait pris la fuite après les faits, a été interpellé à Nîmes mardi et placé en garde à vue, comme l'avait annoncé le quotidien La République des Pyrénées.

Dans le même temps, «trois autres personnes dont l'éventuelle implication dans les faits devra être éclaircie» ont également été placées en garde à vue, précise le procureur dans un communiqué. Joseph Akaravong avait annoncé lui-même son agression sur les réseaux sociaux, comme l'avait signalé la radio Ici. Selon un communiqué de l'ONG thaïlandaise Manushya Foundation, ce militant politique du Laos est réfugié en France où il a obtenu l'asile en 2022, après avoir quitté son pays quatre ans auparavant.

Il s'était un temps exilé en Thaïlande, sous la protection de l'ONG, après avoir dénoncé des violations des droits de l'Homme au Laos et accusé le gouvernement de corruption, à l'origine selon lui de l'effondrement meurtrier d'un barrage à l'été 2018.

«Il n'a jamais cessé de militer via sa page Facebook, suivie par plus de 600.000 personnes», indique Emilie Palamy-Pradichit, fondatrice de l'ONG Manushya, décrivant la victime comme un «journaliste citoyen», parmi les «voix les plus influentes des Laotiens à l'étranger». Il vivait jusque-là dans la plus grande discrétion à Pau, selon elle.

Menacé et attaqué en ligne régulièrement, Joseph Akaravong est une «cible du gouvernement laotien depuis longtemps», affirme cette avocate spécialiste des droits de l'Homme, «choquée» qu'il ait pu être attaqué en France.

Selon l'ONG, Joseph Akaravong a été pris pour cible alors qu'il se trouvait en compagnie d'une autre activiste laotienne, de passage en France. Après avoir purgé «une peine de cinq ans de prison au Laos pour avoir critiqué le gouvernement sur Facebook», elle avait été libérée en septembre.

Ailleurs sur le web

Vos réactions