
Engagé contre les dérives en santé, le collectif de soignants No FakeMed a alerté sur les risques liés au remboursement par des complémentaires santé de "pseudothérapies", dont l'ostéopathie, suscitant l'irritation de certains professionnels. "Les mutuelles ne peuvent légitimer des pratiques de bien être au détriment du remboursement optimal des soins éprouvés", dénoncent des soignants - dont l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn -, dans une tribune portée par le collectif No FakeMed et publiée sur le site l'Express.
Dans leur viseur, la signature d'un contrat entre l'Education nationale avec la MGEN et CNP assurance, qui permet la prise en charge pour ses fonctionnaires de pratiques de soins non conventionnelles comme l'homéopathie, l'ostéopathie, l'acupuncture ou la naturopathie.
"Pratiques qui, selon le ministère de la Santé lui-même, n'ont le plus souvent +pas fait l'objet d'études scientifiques ou cliniques montrant leurs modalités d'action, leurs effets, leur efficacité, ainsi que leur non-dangerosité+", a souligné le collectif. Selon ces scientifiques, cette prise en charge de pratiques de soins non conventionnelles renforce la confusion auprès du grand public, laissant croire que "ce sont des soins efficaces, alors qu'ils relèvent du choix individuel et non de la solidarité nationale".
Et ce dans un contexte où "des thérapies éprouvées" - comme la psychologie, le sport sur ordonnance ou la diététique - sont, elles, "rarement prises en charge par les mutuelles", note le collectif. No FakeMed appelle ainsi "à la rigueur" des autorités de santé "quant aux prises en charge par la collectivité et par les mutuelles des seules pratiques reposant sur les connaissances scientifiques".
En réaction, l'Unité pour l'ostéopathie (UPO) a dénoncé mardi "une posture dogmatique" du collectif et une "méconnaissance des réalités de terrain". "Prohiber le remboursement de l'ostéopathie par les complémentaires, c'est fragiliser la santé des Français, pénaliser leur pouvoir d'achat, et renier l'engagement solidaire de notre système de soins", a plaidé l'organisation dans un communiqué.
L'ostéopathie, et plus particulièrement l'ostéopathie pédiatrique, est régulièrement critiquée en raison du manque de preuves scientifiques quant à son efficacité. L'UPO a d'ailleurs appelé les pouvoirs publics, les mutuelles et les représentants des professions de santé à "mettre en place des critères d'évaluation scientifique, adaptés aux spécificités des interventions individualisées et complexes".
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