
La cour d'appel de Paris a rejeté les demandes d'annulation des poursuites pour divulgation de secret défense du journaliste Alex Jordanov, auteur d'un livre sur le renseignement intérieur, et d'un ancien policier, ont indiqué mardi des sources proches du dossier. Le journaliste, 64 ans, et un ancien policier de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), Malik Naït-Liman, 45 ans, avaient saisi la chambre de l'instruction de la cour d'appel pour obtenir l'annulation de leur mise en examen et d'autres actes de procédure.
M. Jordanov a été mis en examen fin juin 2022 par une juge d'instruction du tribunal de Paris pour diverses infractions, dont appropriation et divulgation de secret défense. Le journaliste, brièvement otage en Irak en 2004, est accusé d'avoir dangereusement levé le voile, dans son livre "Les guerres de l'ombre de la DGSI" (Nouveau Monde éditions), sur la cuisine interne du renseignement intérieur.
Deux anciens policiers, dont M. Naït-Liman, désignés par l'enquête comme ses sources, ont aussi été mis en examen pour des infractions d'atteinte au secret de la défense nationale. M. Naït-Liman est soupçonné d'avoir notamment transmis au journaliste des informations sensibles de la DGSI, dont certaines classifiées.
Lors de l'audience le 27 septembre, Me William Bourdon, avocat de M. Jordanov, avait soulevé notamment "la violation du droit à la liberté d'expression garanti par l'article 10 de la Convention de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales (CESDH)" et de l'article 2 de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, selon la décision rendue le 25 octobre par chambre de l'instruction et consultée par l'AFP.
Mais la cour a estimé que "l'ensemble des mesures coercitives" prises pendant l'enquête préliminaire puis l'information judiciaire, "dont certaines ont effectivement porté atteinte de fait au secret des sources des journalistes, ont cependant toutes été justifiées par l'existence d'un impératif prépondérant d'intérêt public" en lien avec "la préservation du secret de la défense nationale et à la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la Nation".
La mise en examen de M. Jordanov est justifiée par la commission d'infractions étayée par "des témoignages recueillis, des éléments trouvés en perquisition, des exploitation bancaires et téléphoniques, des enregistrement audio retrouvés sur le dictaphone de Malik Nait-Liman", ont considéré les juges.
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