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Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, interpellé par les avocats au sujet de la surpopulation carcérale, qui ne cesse d'empirer et pour laquelle la France a été condamnée

Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, a été interpellé au sujet de la surpopulation carcérale, qui ne cesse d'empirer et pour laquelle la France a été condamnée, lors de l'assemblée générale du Conseil national des barreaux (CNB). Avec 73.162 personnes incarcérées pour 60.867 places opérationnelles, la France a atteint un nouveau record historique au 1er mai, record qui avait déjà été battu en avril, décembre et novembre.

Face à ce mal chronique, les États généraux de la Justice avaient plaidé pour un mécanisme fixant pour chaque établissement un seuil de «suroccupation majeure» au-delà duquel pourraient être «envisagées» des mesures de «régulation» de la population carcérale. Une proposition qui n'a pas été retenue dans le projet de loi Justice examiné en ce moment au Parlement.

«Les prisons débordent, les conditions y sont inhumaines, la France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l'Homme», a lancé au ministre Me Laurence Roques, présidente de la commission Liberté et droits de l'Homme du CNB, qui représente les 70.000 avocats de la profession. «Pourquoi ne faites-vous pas le choix de ce mécanisme de régulation carcérale ?» «J'ai une responsabilité qui est politique», a répondu Éric Dupond-Moretti. «Il y a 73.000 détenus et 60.000 places. Si vous voulez qu'il n'y ait plus de surpopulation carcérale là tout de suite, il faut que je libère 13.000 détenus».

«Si je fais ça», a-t-il poursuivi, «j'offre à l'extrême droite un cadeau inespéré», car «la société française n'est pas prête à ce qu'on libère 13.000 personnes». «Donc qu'est-ce qu'on fait ? Je construis des places de prison», a-t-il dit. 15.000 places supplémentaires sont attendues d'ici 2027. «Certains me disent “plus vous en construisez, plus on va les remplir”. Ah bon mais je fais quoi alors ?... Si vous avez la solution, je prends. Je note tout de suite, je mets en œuvre».

Le ministre a ensuite rappelé que le budget consacré à la rénovation des établissements pénitentiaires avait «doublé» par rapport à «quand la gauche était au pouvoir», et que le nombre d'offres de TIG (travail d'intérêt général) avait également «doublé». Il a noté que les avocats «ne plaidaient pas» assez cette alternative à la peine de prison, dont les magistrats peinent également toujours à se saisir. «Ça ne fonctionne toujours pas bien» mais on a «mis un certain nombre de choses en place», a-t-il conclu.

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Vos réactions

Portrait de Sitodit
10/juin/2023 - 11h01

Pour les mesures sur la retraite tous les médias comparent la France aux autres pays d'Europe, regardez il faut faire comme les autres...... pour les prisons ????????    vive la France et ses petits airs d'accordéon....

Portrait de COLIN33
10/juin/2023 - 08h03 - depuis l'application mobile

Plus on est intègre plus on a de chance d'aller en prison

Portrait de Electro
10/juin/2023 - 07h58

Et encore pour aller en prison dans notre pays quand on a fait une chose grave, c'est le parcours du combattant pour y arriver !

Je suis ironique certes mais pas si loin de la vérité après tout, il suffit de voir l'impunité ressentie par les délinquants dans notre pays, justice laxiste par manque de place !