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Le prince Harry est attendu cette semaine à Londres dans un procès contre un tabloïd qu'il accuse, aux côtés d'autres personnalités, d'avoir recueilli des informations de manière illicite

Par Sylvain PEUCHMAURD

Pour la première fois depuis plus d'un siècle, un "royal" à la barre d'un tribunal britannique: le prince Harry est attendu cette semaine à Londres dans un procès contre un tabloïd qu'il accuse, aux côtés d'autres personnalités, d'avoir recueilli des informations de manière illicite.

Exilé en Californie avec son épouse Meghan, le fils cadet du roi Charles III, en délicatesse avec le reste de la famille royale britannique, a engagé une série de procédures judiciaires contre des journaux britanniques. Tenant pour responsable la presse à scandale de la mort de sa mère Diana, qui a perdu la vie dans un accident de voiture, poursuivie par des paparazzi en 1997, Harry avait aussi cité le comportement des médias vis-à-vis de son épouse parmi les facteurs qui l'ont conduit à quitter le Royaume-Uni et se mettre en retrait de la monarchie britannique.

Dans le procès en cours, qui s'est ouvert le mois dernier devant la Haute Cour de Londres, Harry et les autres plaignants accusent l'éditeur du Daily Mirror d'avoir eu recours à des procédés illicites pour recueillir des informations, y compris en piratant des messageries téléphoniques, entre 1995 et 2001. Le groupe Mirror Group Newspapers (MGN) - qui outre le Daily Mirror publie ses éditions dominicale et people - a reconnu au début du procès dans ses conclusions écrites "quelques preuves" de collecte illégale d'informations.

MGN a présenté excuses "sans réserves" et promis que cette situation ne se reproduirait "jamais". L'avocat de l'éditeur, Andrew Green, a en revanche rejeté les accusations d'interception de messages vocaux et balayé certaines accusations, mettant en avant l'ancienneté des faits, qui remontent à un époque où le groupe avait d'autres dirigeants.

La dernière apparition du prince Harry au Royaume-Uni remonte à son voyage éclair pour le couronnement de son père le 6 mai. Une visite intervenue après des semaines de spéculations dans le sillage de la tempête de la publication de ses mémoires en janvier, dans lesquels il raconte, entre autres, la rupture de ses relations avec son père et son frère William, ainsi que sa consommation de drogues dans sa jeunesse turbulente.

C'est la première apparition d'un membre de la famille royale devant la justice depuis 2002, quand la princesse Anne, tante d'Harry, avait reçu une amende après une morsure de son bull terrier infligée à deux enfants dans le parc de Windsor. Mais ayant plaidé coupable, elle n'avait pas eu à témoigner.

La dernière apparition royale à la barre remonte à 1890 et au futur Edouard VII pour un procès en diffamation. Harry est attendu lundi à la Haute Cour, son témoignage doit intervenir mardi. Fin mars, il avait créé la surprise en se présentant à la Haute Cour - mais dans le public - à l'occasion d'une audience préliminaire contre ANL, l'éditeur du Daily Mail, accusé des mêmes méthodes, par une série de personnalités, parmi lesquelles le chanteur Elton John. Il y a deux semaines, le prince Harry a perdu le procès qu'il avait engagé pour bénéficier d'une protection policière à ses frais lorsqu'il se rend au Royaume-Uni.

Signe de l'intensité de la tension entre Harry et la presse, le porte-parole de Harry et Meghan a affirmé le mois dernier que le couple avait "pris en chasse" à New York par "des paparazzi très agressifs". Un épisode qui a ravivé le souvenir de la mort de Lady Di.

Face au contraste entre le récit livré par le porte-parole du couple - qui a mis en avant l'issue "catastrophique" qui a été évitée - et celui de la police new-yorkaise, qui a dédramatisé l'événement, plusieurs journaux britanniques avaient cité une phrase devenue célèbre de la reine Elizabeth II: "les souvenirs peuvent varier".

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