Ce matin, Elian Potier était l'invité de Jean-Marc Morandini dans "Morandini Live" sur CNews et Non Stop People. Le jeune homme a témoigné après avoir été harcelé dans son lycée, il y a deux ans. "Au lycée, j'ai révélé que j'aimais plutôt les garçons que les filles. De là, c'est parti crescendo avec des questions de plus en plus indiscrètes, des insultes non justifiées. Des choses horribles à entendre. Je pensais au début que c'était pour rigoler, pas méchant de leur part. Quand je leur ai dit que ça me blessait, ils ont continué", a-t-il débuté en indiquant que "dans tous les cours, on [l']insultait. Les profs n'ont jamais réagi".
Et d'ajouter : "Quand je rentrais chez moi, je n'en parlais pas à mes parents parce que je ne voulais pas les mêler à ces histoires. Quand ça a empiré, j'ai été obligé d'en parler à ma mère. Mon ancien chef d'établissement m'avait clairement dit que, si je n'avais pas parlé de ma vie privée, on n'en serait pas là. Mon médecin traitant n'a plus voulu que je retourne en cours et m'a fait un arrêt de trois semaines. J'ai été obligé de changer d'établissement parce que ce n'était plus possible".
"A chaque heure, à chaque cours, on m'insultait sur mon orientation sexuelle. On me disait clairement 'moi, dans ma religion, les homosexuels on les tue'. Quand vous entendez ça, vous vous dites 'est-ce que c'est moi le problème ?'. On se dit qu'il vaut mieux partir pour ne plus avoir de souci", a-t-il continué avec émotion en précisant avoir "clairement" pensé au suicide.
"Je savais que ce n'était pas la bonne solution. Quand on ne veut plus avoir de soucis, qu'on ne veut pas alerter la famille, et que personne dans l'établissement ne souhaitait se mouiller, on se dit que, pour être tranquille, oui peut-être... Mes parents et ma famille m'ont empêché de passer à l'acte. Ils ont vraiment été là pour moi au moment où ça n'allait pas. C'est grâce à eux si je suis là", a expliqué le jeune homme, au bord des larmes.
"A un moment, je me suis remis en question parce que je me suis dit 'ils ont raison'. Si tout le monde dans ma classe avait le même discours que mes harceleurs et que tout le monde se taisait, on se dit : 'c'est moi le problème et il vaut mieux que je parte clairement". (...) Quand je raconte mon histoire, je me dis que je suis chanceux parce que j'en connais plein d'autres qui ne sont plus là", a déclaré le jeune homme qui a créé une association : "Urgence Harcèlement".
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On lui disait : moi dans ma religion... Marre de ces religions qui veulent imposer leurs lois.
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