Emmanuel Macron Le tribunal de Versailles a condamné mardi France Télévisions pour "diffamation publique" envers Bernard Laroche, au préjudice de sa veuve et de ses enfants, pour l'avoir présenté comme le "corbeau" de l'affaire du petit Grégory dans un reportage diffusé le 6 juin 2018, a-t-on appris mercredi. Dans ce reportage de l'émission Envoyé spécial, une experte en écriture désigne Bernard Laroche comme l'auteur des lettres anonymes de menaces adressées aux parents de Grégory Villemin, garçon de 4 ans retrouvé pieds et poings liés le 16 octobre 1984 dans la Vologne, une rivière des Vosges.
"J'espère que tu mourras de chagrin, le chef", indiquait la dernière lettre revendiquant l'assassinat de l'enfant. Dans sa décision, consultée par l'AFP, le tribunal a estimé que ce reportage "porte nécessairement atteinte à l'honneur et la considération de feu Bernard Laroche", tué le 29 mars 1985 par le père de Grégory Villemin, et ne peut "que nuire" à Marie-Ange Bolle, sa veuve, et Sébastien et Jean-Bernard Laroche, ses enfants. Il pointe aussi "la tournure des phrases employées" par le journaliste et "leur enchaînement", qui "laissent poindre un sentiment de regret au fait que Bernard Laroche n'ait pas été reconnu par la justice comme étant le corbeau". Le tribunal a mis en évidence que le reportage ne donnait la parole qu'à une seule experte, et rappelait que ses conclusions avaient été retirées de la procédure pour vice de forme, alors que dans cette affaire, sept experts en écriture ayant analysé les lettres "ont conclu que Bernard Laroche n'en était pas l'auteur".
Le tribunal a également souligné que la diffusion du reportage était intervenue à une période où l'affaire avait été "relancée" après la mise en examen de Murielle Bolle, la soeur de Marie-Ange Bolle, en juin 2017. Sa mise en examen avait ensuite été annulée en mai 2018. Il précise qu'au moment de la diffusion, l'affaire était "revenue sur le devant de la scène, sous un angle qui pouvait être défavorable à Marie-Ange Bolle", et que ce reportage était donc de nature à "conforter les soupçons qui pesaient sur elle". Le tribunal a donc jugé France Télévisions et Delphine Ernotte, en sa qualité de directrice de la publication, coupables de "diffamation publique", et les a condamnés à verser 6.000 euros de dommages et intérêts pour "préjudice moral" à la veuve de Bernard Laroche, et 5.000 euros à chacun de ses deux fils.
Vos réactions
Mon intime conviction pense toujours que c'est bien Laroche le corbeau assassin. Le reste est fioritures.
Si je suis convaincu qu'il a bien enlevé le gamin en présence de son fils et de Murielle Bolle, je le suis beaucoup moins sur son éventuel passage à l'acte.
Bolle (une des clés de l'histoire pour moi) avait déclaré qu'après avoir fait monter Grégory dans la voiture, Laroche s'était dirigé vers le village de Docelles où il s'était arrêté puis avait quitté le véhicule avec le gamin pour finir par revenir seul. Pour moi il a déposé le petit à une seconde équipe (sans doute de la famille) qui a "terminé le travail". D'ailleurs les enquêteurs actuels parlent d'un possible meurtre collectif prémédité de plusieurs jours.
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