25/04/2020 14:01

Les dix prochaines années seront sans doute "une décennie décisive" pour la liberté de la presse, alerte Reporters sans frontières

Les dix prochaines années seront sans doute "une décennie décisive" pour la liberté de la presse, alerte RSF, qui publie mardi l'édition 2020 de son classement mondial de la liberté de la presse. "L'épidémie est l'occasion pour les Etats les plus mal classés d'appliquer la +stratégie du choc+, théorisée par Naomie Klein : ils profitent de la sidération du public et de l'affaiblissement de la mobilisation pour imposer des mesures impossibles à adopter en temps normal", déplore auprès de l'AFP Christophe Deloire, secrétaire général de l'organisation.

C'est le cas de la Chine (177e) et de l'Iran (173e, - 3), "qui ont mis en place des dispositifs de censure massifs" ou de la Hongrie (89e, - 2), où le Premier ministre a fait voter une loi "coronavirus" qui prévoit des peines allant jusqu'à cinq ans de prison pour la diffusion de fausses informations. "Que seront la liberté, le pluralisme et la fiabilité de l'information d'ici l'année 2030 ? La réponse à cette question se joue aujourd'hui", estime Christophe Deloire.

Le classement 2020, qui étudie 180 pays et territoires, fait apparaître une légère amélioration de l'index général sur un an, mais ne tient pas compte de l'épidémie. Si le pourcentage de pays situés dans la zone blanche du classement, qui indique "une bonne situation" de la liberté de la presse reste inchangé (8 %), la proportion des pays en "situation critique" augmente par rapport à 2019 (+2 points à 13%).

En bas du classement, on retrouve la Corée du Nord (180e, - 1) qui ravit la toute dernière place au Turkménistan, tandis que l'Érythrée (178e) reste le pire représentant du continent africain. Le trio de tête regroupe la Norvège, première pour la quatrième fois d'affilée, suivie de la Finlande et du Danemark (3e, +2). Par région, c'est l'Europe qui s'en sort le mieux avec sept pays dans les dix premières places, tandis que la région Moyen-Orient et Afrique du Nord reste celle où il est le plus dangereux pour les journalistes d'exercer leur profession.

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