
Le ministre de la Culture Franck Riester a apporté hier soir son soutien à "toutes les victimes" de l'écrivain Gabriel Matzneff, au coeur d'une polémique pour son attirance sexuelle pour les jeunes adolescents. "L'aura littéraire n'est pas une garantie d'impunité. J'apporte mon entier soutien à toutes les victimes qui ont le courage de briser le silence", écrit le ministre sur son compte Twitter avant la parution début janvier de "Consentement", témoignage de l'éditrice Vanessa Springora, séduite à 14 ans par Matzneff.
"Je les invite, ainsi que tout témoin de violences commises sur des enfants, à contacter le 119", poursuit M. Riester. Le ministre demande par ailleurs au Centre national du livre (CNL) de lui fournir "toutes les précisions" concernant une allocation versée à certains écrivains pour compenser les difficultés financières liées au grand âge ou à la maladie, dont Gabriel Matzneff est bénéficiaire. "Je prendrai mes responsabilités", ajoute le ministre.
Le goût proclamé de Gabriel Matzneff, aujourd'hui âgé de 83 ans, pour les jeunes filles et les jeunes garçons n'a jamais fait ciller le monde de l'édition, mais la sortie le 2 janvier de "Consentement" a changé la donne.
Le livre sort dans un contexte de dénonciation des violences sexuelles en France, après une nouvelle accusation de viol visant le réalisateur franco-polonais Roman Polanski et celles d'agressions et de harcèlement sexuels de l'actrice Adèle Haenel à l'encontre du cinéaste Christophe Ruggia.
Vanessa Springora raconte dans son livre comment elle a été séduite par le presque quinquagénaire au milieu des années 1980 et le poids de cette histoire sur sa vie, ponctuée de dépressions. Sollicité via son éditeur, Gabriel Matzneff n'a pas souhaité répondre à l'AFP au sujet du "Consentement".
Dans un message à l'Obs, il a fait part de sa "tristesse" au sujet d'un "ouvrage hostile, méchant, dénigrant".
L’aura littéraire n’est pas une garantie d’impunité. J’apporte mon entier soutien à toutes les victimes qui ont le courage de briser le silence. Je les invite, ainsi que tout témoin de violences commises sur des enfants, à contacter le 119. 2/2
— Franck Riester (@franckriester) December 28, 2019
Vos réactions
Oui, il serait temps que l'on se penche un peu sur ces "aides" dont j'apprends qu'elles ne sont réservées qu'à quelques écrivains ! Je me suis déjà exprimé sur le cas Matzneff où je salue Denise Bombardier d'avoir tenu tête ( c'est le moins que l'on puisse dire ) et d'avoir recadré Matzneff à sa condition de pédophile, tout en invitant à se poser la question : quid des maisons d'éditions qui ont permis l'édition de ce bouquin répugnant ? Pour ma part, je suis écrivain, je crève la dalle, je n'ai aucune subvention, n'ai aucune aide, je m'auto-édite et si je l'écris aujourd'hui, ce n'est pas pour attirer l'attention et sombrer dans le pathos, mais pour bien préciser aux profanes que tous les écrivains ne sont pas des Matzneff tout comme les écrivains ne touchent pas tous des subventions et des aides ! Précision faite...
Mis vous avez entièrement raison. Prenons l'exemple de Gracq, que l'on peut sans grands risques classer parmi les plus grands du XXème siècle.
C'est bien simple : il n'a pas fait de ronds de jambe, n'a pas couru les cocktails parisiens, et est resté dans sa province où il a exercé jusqu'à sa retraite le métier d'enseignant.
Bel exemple de lucidité. Et en prime, il s'est payé le luxe, dans "la littérature à l'estomac", de fustiger les auteurs dont on parle plus qu'on ne les lit, ouvrage qui éveille un étrange écho dans l'actualité.
Oui, il serait temps que l'on se penche un peu sur ces "aides" dont j'apprends qu'elles ne sont réservées qu'à quelques écrivains ! Je me suis déjà exprimé sur le cas Matzneff où je salue Denise Bombardier d'avoir tenu tête ( c'est le moins que l'on puisse dire ) et d'avoir recadré Matzneff à sa condition de pédophile, tout en invitant à se poser la question : quid des maisons d'éditions qui ont permis l'édition de ce bouquin répugnant ? Pour ma part, je suis écrivain, je crève la dalle, je n'ai aucune subvention, n'ai aucune aide, je m'auto-édite et si je l'écris aujourd'hui, ce n'est pas pour attirer l'attention et sombrer dans le pathos, mais pour bien préciser aux profanes que tous les écrivains ne sont pas des Matzneff tout comme les écrivains ne touchent pas tous des subventions et des aides ! Précision faite...
encore un qui se substitue à la justice parce que c'est dans l'air du temps. Je n'ai rien ni pour ni contre matzneff mais je suis contre les lynchages médiatiques et politiques. Encore une fois c'est au juge et à personne d'autre de décider
Je serais tenté de dire qu'elle ne fait que renvoyer l'ascenseur à celui qui s'est fait de l'argent en expliquant à qui voulait le lire sa façon de traiter les enfants.
Par contre je me pose une question ; Ma première fois j’avais 14 ans et elle 50....trouvez-vous cela choquant ? J´ai l’impression que le faite d’être une jeune fille interpelle plus ? Mais je peux me tromper!
@Panurge
Et peut-être un de vos plus beaux souvenirs...!!!
Il y a prescription pour des accusations de certaines qui se réveillent 35 ans après... pour vendre du papier !!!
encore un qui se substitue à la justice parce que c'est dans l'air du temps. Je n'ai rien ni pour ni contre matzneff mais je suis contre les lynchages médiatiques et politiques. Encore une fois c'est au juge et à personne d'autre de décider
Il faudrait aussi supprimer aides, subventions et toutes publications de ceux qui se sont tus durant toutes ces années et encore aujourd’hui pour certains
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