
La cour d'appel de Paris a confirmé jeudi les amendes prononcées à l'encontre de journalistes du Point, condamnés pour diffamation envers Jean-François Copé qu'ils accusaient d'avoir volé l'UMP dans le premier article sur l'affaire Bygmalion le 27 février 2014. La cour d'appel avait déjà confirmé en avril 2017 le jugement du tribunal correctionnel de Paris, mais la Cour de cassation, en début d'année, avait renvoyé l'affaire devant la cour d'appel sur la seule question des peines. Le directeur du Point, Franz-Olivier Giesbert, est donc condamné à 1.500 euros d'amende, les deux journalistes, Mélanie Delattre et Christophe Labbé, chacun à 1.000 euros d'amende. Ils devront solidairement verser un euro de dommages et intérêts à M. Copé et 3.000 euros pour les frais de justice.
Intitulé "Sarkozy a-t-il été volé ? L'affaire Copé", l'article évoquait pour la première fois Bygmalion, agence de communication décrite par le journal comme "une puissante machine de guerre conçue par deux proches de Copé pour le servir", qui va l'accompagner "dans sa prise de contrôle de l'UMP. Et ce tout en profitant de la cassette du parti". Jean-François Copé, qui avait dû démissionner de la présidence de l'UMP quand le scandale avait éclaté, n'avait pas été mis en examen dans l'enquête sur les dépenses excessives de la campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2012. Le scandale a éclaté en 2014 quand des cadres de Bygmalion et Jérôme Lavrilleux, proche de Jean-François Copé, ont reconnu l'existence d'une fraude à grande échelle, mais pour dissimuler des dépenses de meetings de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy et non pour constituer une caisse noire pour M. Copé. Et ce, en imputant à l'UMP (devenue LR), via des fausses factures relatives à des conventions fantômes, quelque 15,2 millions d'euros de dépenses, alors qu'elles auraient dû figurer au compte de campagne du candidat.
Dans ce dossier, un juge d'instruction a ordonné en février 2017 le renvoi devant le tribunal correctionnel de l'ancien chef de l'Etat, qui n'est pas mis en cause pour le système de fausses factures, et de treize autres personnes. Le 25 octobre 2018, la cour d'appel a confirmé la décision du magistrat. Saisi d'un recours, le Conseil constitutionnel l'a rejeté le 17 mai 2019, rendant la tenue d'un procès quasi-inéluctable. La Cour de cassation doit réexaminer le dossier le 17 septembre.
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