14/03/2015 12:31

Tunisie: Un animateur et un humoriste arrêtées pour offense au chef de l'Etat

Deux vedettes de l'audiovisuel tunisien ont été arrêtées vendredi et seront jugées le 25 mars notamment pour "offense" au chef de l'Etat Béji Caïd Essebsi, une affaire aux circonstances confuses qui marque une première depuis l'élection du président en décembre.

La présidence a rapidement précisé qu'elle n'avait "rien à voir" avec les poursuites contre l'animateur de télévision Moez Ben Gharbia et l'humoristique-imitateur Wassim Lahrissi (Migalo de son nom de scène), assurant que le chef de l'Etat était le "principal garant" de la liberté de presse et d'expression.

"Le parquet a décidé de les placer en détention", a dit à l'AFP le porte-parole du parquet, Sofiène Sliti.

Les deux hommes ont été arrêtés pour avoir "commis une offense au chef de l'Etat, une escroquerie et s'être indûment attribués des titres". Ils resteront en prison jusqu'à leur procès prévu dès le 25 mars, a ajouté M. Sliti.

"On n'entre pas dans les détails de l'affaire car c'est ce qu'exige le bon déroulement de l'enquête", a-t-il dit, sans préciser si les délits dont sont accusés les deux hommes ont été commis dans le cadre de leurs activités médiatiques.

Dans un communiqué, la radio employant Migalo, Mosaïque FM, a appelé à sa libération.

"S’il s’avère que cette affaire est en rapport direct ou indirect avec la fonction de Wassim Lahrissi ou avec ses positions satiriques et sarcastiques, elle n’épargnera aucun effort pour le défendre et dénoncer toute pratique portant atteinte à la liberté d’expression", a dit la radio.

"Les avocats chargés de ce dossier ont affirmé que l'affaire est en relation avec des appels téléphoniques en vue d’obtenir des informations dans le cadre de l’activité médiatique de Moez Ben Gharbia", a-t-elle poursuivi.

La radio avait plus tôt indiqué sur son site que Migalo se serait fait passer pour le chef de l'Etat lors d'un entretien téléphonique avec un homme d'affaires tunisien. Cet homme d'affaires aurait précédemment demandé à M. Ben Gharbia d'intercéder en sa faveur auprès du président Caïd Essebsi.

La présidence a de son côté affirmé que "la liberté de presse et d'expression (étaient) un acquis que le président de la République s'est engagé à défendre, et il en est le principal garant".

M. Ben Gharbia était un présentateur star de l'une des principales télévisions privées du pays, Ettounsiya. Il a depuis quitté cette chaîne et prépare le lancement de la sienne, prévu courant 2015.

L'offense au chef de l'Etat est passible de trois ans de prison (article 67 du code pénal), l'usurpation de titres de deux ans (article 159) et l'escroquerie de cinq ans (article 291).

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Vos réactions

Portrait de Tutute93
14/mars/2015 - 16h35
francischerasse a écrit :

y'a pas quand france qu'on fait ça ??

Dieudonné doit se sentir moins seul...

Non mais certain pense que la France est le pire pays au monde... Mais certain oublie que Dieudonné continue a faire sa tourner dans la France entière... alors que lui il est en prison...

Portrait de francischerasse
14/mars/2015 - 13h19

y'a pas quand france qu'on fait ça ??

Dieudonné doit se sentir moins seul...