27/02/2014 09:31

En appel contre Bouygues, le "Canard Enchaîné" défend le sérieux de l'une de ses enquêtes

Le Canard Enchaîné a de nouveau défendu mercredi, en appel face à Bouygues, l'enquête qui l'avait amené à faire état en 2011 de soupçons de corruption sur l'attribution du chantier du "Pentagone français" remporté par le géant du BTP.

Publié le 7 décembre 2011, l'article incriminé révélait qu'une information judiciaire pour corruption et trafic d'influence était ouverte depuis février 2011 sur d'éventuelles malversations lors de l'attribution du contrat pour le futur siège du ministère de la Défense dans le quartier Balard (XVe) à Paris. Ce chantier a été attribué à un consortium conduit par Bouygues. L'enquête est toujours en cours.

"L'ami Bouygues a raflé un marché de 3,5 milliards pour construire et entretenir le nouveau ministère de la Défense. Mais de vilains soupçons de +corruption+ et de +favoritisme+ viennent gâcher la fête", écrivait notamment l'hebdomadaire.

Bouygues, qui avait assigné en diffamation le Canard Enchaîné, avait été débouté en première instance en mars 2012, avant de faire appel.

A l'audience mercredi, un des avocats du groupe, Me Jean-Michel Darrois, s'est élevé contre l'article, y voyant "les potins de la commère". "Ce n'est pas digne du Canard enchaîné", a-t-il ajouté en réclamant à nouveau 9 millions d'euros à l'hebdomadaire.

"L'article a eu un tel retentissement", a-t-il affirmé. "Il a porté très lourdement préjudice à la réputation et aux affaires de Bouygues".

"Nous n'avons pas diffamé, nous avons simplement dit ce que les lecteurs doivent savoir" d'un contrat de partenariat public-privé (PPP) "qui va coûter des fortunes à des générations", a déclaré l'avocat de l'hebdomadaire, Me Antoine Comte, accusant Bouygues de chercher, au travers de ses demandes d'indemnisation, à ce que le Canard Enchaîné "se taise définitivement".

"Nous avons parlé de soupçons, et non de preuves, de charges ou d'indices graves ou concordants", a ajouté l'avocat, précisant que l'information avait été recoupée par près d'une dizaine de sources différentes.

La cour d'appel rendra sa décision le 28 mai.

L'information judiciaire sur l'attribution du chantier du "Balardgone" est toujours en cours au pôle financier de Paris. Le groupe Bouygues, dont des locaux ont été perquisitionné, a toujours affirmé qu'il n'était pas mis en cause dans cette enquête.

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Vos réactions

Portrait de Ridley
7/mars/2014 - 05h02
Koro a écrit :

Du grand n'importe quoi

Comme tu dis
Portrait de Ridley
7/mars/2014 - 05h01

Le sérieux chez le canard ça n'existe pas

Portrait de Koro
3/mars/2014 - 06h31

Du grand n'importe quoi