05/12/2012 10:29

Le promoteur des tours Hermitage à la Défense demande la condamnation d'un élu socialiste

Le promoteur du projet controversé des tours jumelles Hermitage à la Défense a demandé la condamnation pour diffamation d'un élu socialiste qui lui avait reproché dans la presse d'employer des méthodes de "voyous", mardi devant le tribunal correctionnel de Nanterre.

Le jugement sera rendu le 5 février.

L'avocat du promoteur Emin Iskenderov, Me Dominique Tricaud, a réclamé le paiement de 10.000 euros de dommages et intérêts au conseiller général socialiste de Courbevoie (Hauts-de-Seine) Jean-André Lasserre et au site internet du magazine Capital qui avait publié les propos litigieux.

Il a également souhaité que la condamnation soit assortie de la publication du jugement sur le site internet.

"Les tours Hermitage s'appuient désormais sur les pires méthodes des promoteurs voyous", avait affirmé le 4 avril M. Lasserre, fervent opposant au projet, dans un article paru sur Capital.fr.

"Ce n'est pas la personne d'Emin Iskenderov qui était en cause mais le projet", s'est-il justifié à la barre.

L'édile réagissait à l'installation, autour d'un restaurant, d'une palissade dans le cadre du désamiantage des immeubles qui doivent céder leur place aux tours Hermitage. Selon M. Lasserre, la palissade, d'une hauteur "disproportionnée", gênait le bon fonctionnement du restaurant.

L'installation était "tout à fait conforme à la réglementation en vigueur", a souligné l'avocat du promoteur Me Tricaud, s'appuyant sur une décision du juge des référés.

"Ce n'est pas un procès pour diffamation mais pour la liberté d'expression", a dit l'avocat de Jean-André Lasserre, Me Pierre Gaborit.

Dessiné par l'architecte Sir Norman Foster, le projet Hermitage Plaza (320 mètres), dont le coût est estimé à 2,3 milliards d'euros, ambitionne d'être le premier exemple en France de complexe associant logements, bureaux, hôtel et commerces sur le modèle nord-américain.

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Vos réactions

Portrait de kouskous
7/décembre/2012 - 07h17

Le promotteur de ce projet semble très chatouilleux dès que l'on parle de ses tours ; ce procès fait suite à un autre où Emin Iskendirov avait attaqué une association d'habitants et lui avait réclammé quelque 8 millions de dômages et intérêts pour avoir déposé des reccours contre le projet (somme jusqu'alors rarement vu pour pareille affaire). A la suite, le même promotteur avait même demandé la constitution d'une juridiction spéciale devant laquelle il pourrait présenter ses futures plaintes...Tout ce passe comme s'il était interdit de critiquer ce projet. Pourtant, du fait que ces tours (si elles se font) vont transformer l'horizon de Paris, le sujet est sur la place publique et tout le monde doit avoir  le droit d'en parler. En son temps, imagine t'on le projet de la Tour Eiffel sans débat passionné autour ?

D'autant qu'en dehors il y a beaucoup de choses à redire sur le projet.Par ailleurs, ce qui semble encore plus étonnant dans cette affaire, c'est qu'une entreprise qui revendique un financement colossal de 2 milliards réagisse aussi prestament dès qu'une forme de débat public s'établit. On devrait conseiller à ce promotteur que les procès qu'il entamme risquent d'avoir  des retombées néfastes sur l'image de marque de son entreprise et provoquer le couroux.D'autant que tout n'est pas tranché dans ce projet, des reccours sont encore en délibéré, et tout peut s'aretter du jour au lendemain. C'est aussi la raison pour laquelle le projet est pour l'instant à l'arrêt. Ce type d'affaire peut-être alors contre productif car il existe un principe en France sur lequel des autorités peuvent se montrer frileuses au final, celui de la liberté d'expression.

Portrait de TheVoice
5/décembre/2012 - 20h44 - depuis l'application mobile

Déjà un promoteur français utilise des "méthodes" parfois peu recommandables, alors j'imagine... un promoteur Russe... sur un tel projet... On n'a pas fini d'en parler !

Portrait de theghost
5/décembre/2012 - 19h12

C'est le frêre de Michel Boujenah ?  Mdr