
Reporters sans Frontières a dénoncé "une violation du pluralisme et du droit à l'information" après la suspension de médias publics portugais en Guinée-Bissau et l'expulsion du pays de leurs correspondants, dans un communiqué transmis mardi à l'AFP. Le gouvernement de Guinée-Bissau, ancienne colonie portugaise d'Afrique de l'Ouest, a annoncé vendredi l'expulsion des correspondants de l'agence de presse Lusa et de la Radio-télévision du Portugal(RTP), ainsi que la suspension de leurs programmes, sans donner d'explication.
Cette décision "semble hautement répréhensible et injustifiable", avait réagi vendredi le gouvernement portugais. "C'est un coup dur pour le pluralisme de l'information en Guinée-Bissau", souligne RSF dans son communiqué, notant que la décision intervient "à trois mois de l'élection présidentielle".
RSF demande aux autorités de "lever immédiatement cette suspension" et d'autoriser les journalistes à "continuer leur travail dans le pays".
Les bureaux de la RTP et de LUSA, qui partagent un même bâtiment, étaient ouverts ce mardi mais seuls les journalistes locaux s'y trouvaient, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Nous sommes tous à nos postes comme d'habitude", a indiqué à l'AFP l'un des journalistes locaux. Les correspondants portugais avaient jusqu'à mardi pour quitter la Guinée-Bissau et sont actuellement hors du pays.
La Radio-télévision du Portugal(RTP), qui comprend la chaîne de télévision RTP et la radio publique RDP, a déjà été suspendue a plusieurs reprises par le passé en Guinée-Bissau.
La décision "constitue un signal inquiétant envoyé à l'ensemble des professionnels de l'information, qui pourrait entraîner de l'autocensure et entamer la qualité éditoriale de la couverture électorale", a indiqué Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, cité dans le communiqué.
Waldir Araujo, correspondant de la RTP dans le pays, a affirmé à RSF avoir été agressé le 29 juillet par un groupe d'individus qui lui reprochaient de "ternir l'image de la Guinée-Bissau à l'étranger". La police judiciaire a déclaré à l'AFP qu'une enquête est en cours à ce propos.
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