L'Iran confirme l'interpellation de Lennart Monterlos, le jeune cycliste franco-allemand, disparu depuis le 16 juin: "Il a été arrêté pour avoir commis un délit" - Le Quai d’Orsay "ne fait pas de commentaires"

Téhéran reconnaît avoir arrêté Lennart Monterlos, jeune cycliste franco-allemand. Dans un entretien au Monde, Abbas Araghtchi, ministre des affaires étrangères iranien, reconnaît l’arrestation par le régime du jeune cycliste franco-allemand Lennart Monterlos, disparu depuis le 16 juin. "Il a été arrêté pour avoir commis un délit, et une notification officielle concernant sa situation a été transmise à l’ambassade de France", explique-t-il . "Nous sommes en contact avec les autorités iraniennes au sujet de la situation de notre ressortissant", a réagi le Quai d’Orsay dans la foulée. 

"Nous sommes également en lien avec la famille. Nous ne faisons pas d’autres commentaires s’agissant d’une affaire qui met en jeu la sécurité d’un de nos ressortissants. Nous réitérons notre appel à tous les ressortissants français à ne pas se rendre en Iran."

Rappelons que Lennart Monterlos, un jeune Bisontin de 18 ans, est porté disparu en Iran depuis le 16 juin alors qu’il traversait le pays à vélo. Une disparition qui avait été jugée « inquiétante » par le Quai d’Orsay.

Lennart Monterlos, qui se décrit comme un « vélo rêveur », avait obtenu son bac franco-allemand à Besançon. Il était ensuite parti pour une année de césure, avant d’entamer ses études supérieures.

Ce passionné de voyage et de sport s’était fixé de rallier Tokyo à vélo. « 400 jours, 35.000 km » à travers 35 pays. Il avait effectué entre juin et décembre, la première partie de son escapade à travers l’Europe jusqu’en Iran avant de décider de faire une pause et rentrer chez lui pour fêter Noël.

Après plusieurs mois en France, il reprend son voyage le 24 mai à Varzaneh, au centre de l’Iran. Dans les vidéos postées jusqu’à sa disparition, il relatait de belles rencontres, bien loin du climat géopolitique particulièrement instable.

Dans une publication le 12 juin, Lennart Monterlos se trouvait en Iran, où il vivait « une très belle expérience jusque-là ».

« L’Iran, un des pays les plus importants au Moyen-Orient, est sur mon trajet France Japon à vélo. C’est également un pays très controversé et qui a fait l’objet de vis débats avec mon entourage avant le départ comme un pays dangereux », écrit-il.

« On me disait que le risque était trop grand. Je vous laisse juger par vous-même. Tout en gardant en tête que ce n’est pas la Côte d’Azur et qu’il faut prendre certaines précautions évidemment, mais pour moi cela a été une très belle expérience jusque-là », poursuit-il, avant d’évoquer l’architecture, l’histoire millénaire du pays et ses paysages. « Surtout, écoute les médias et ne commets pas l’erreur d’aller en Iran », ironise-t-il.

Dans sa dernière publication, le 15 juin, la veille de sa disparition, Lennart Monterlos se trouve devant un paysage désertique. « Aventure et mésaventure dans le désert en Iran. Surtout pensez a bien vous hydrater ! », écrit-il en légende.

« Aujourd’hui je quitte le confort pour une aventure folle dans le désert et la chaleur pour découvrir les dunes près de Varzaneh, ville que j’ai quittée ce matin avec des litres et des litres d’eau pour m’aventurer dans le sable, à travers les serpents et les dromadaires », raconte-t-il dans cette vidéo.

Le village  se trouve au milieu de l’Iran, à 85 km de la ville d’Ispahan où se trouvent des installations nucléaires iraniennes. L’armée israélienne avait indiqué le vendredi 13 juin avoir bombardé ces sites stratégiques, soupçonnés d’abriter les réserves d’uranium enrichi. De nouvelles frappes avaient été menées les 20 et 21 juin dans la région puis encore le 22 juin, cette fois par l’aviation américaine.