
Comme Netflix, la plateforme d'Amazon, Prime Video, a annoncé hier soir avoir saisi la justice pour contester la chronologie des médias, qui régit le calendrier de diffusion des films sortis au cinéma, confirmant une information des Échos. Emboîtant le pas à sa compatriote américaine, Prime Video a déposé un recours en avril devant le Conseil d'État pour dénoncer le cadre actuel, qui l'oblige à patienter 17 mois (15 pour Netflix) pour diffuser un film après son lancement en salles.
Un arrêté de février a rendu obligatoire le nouvel accord sur la chronologie des médias conclu en début d'année après des négociations tendues entre professionnels du cinéma et diffuseurs (plateformes, chaînes de télévision...).
Du fait de cet arrêté, cet accord, paraphé notamment par France Télévisions, Canal+, TF1 ou Disney, s'applique à Netflix et Prime Video même s'ils n'en sont pas signataires. «Notre recours (...) a pour objet d'appeler à une révision de cet accord interprofessionnel, dont la version actuelle ne nous semble plus en phase avec les usages des Français», a expliqué un porte-parole d'Amazon.
«Nous sommes engagés à sortir des films en salles et espérons reprendre rapidement un dialogue constructif avec l'ensemble des partenaires de l'industrie pour faciliter l'accès à ces films», a assuré la même source.
Après avoir tenté l'expérience aux États-Unis, Prime Video a coproduit pour la première fois un film français destiné au cinéma avec «Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan», troisième succès tricolore de l'année avec 1,3 million d'entrées depuis sa sortie le 19 mars.
Actuellement, le délai imposé aux diffuseurs dépend principalement du montant qu'ils investissent dans la production hexagonale. Premier contributeur du 7e art tricolore, Canal+, qui a annoncé début mars un investissement d'au moins 480 millions d'euros jusqu'en 2027, peut ainsi diffuser les films six mois après leur sortie.
Fin janvier, Disney avait, lui, frappé un grand coup en obtenant le raccourcissement de 17 à 9 mois du délai s'appliquant à sa plateforme Disney+, après des négociations avec la filière du cinéma.
En contrepartie, le groupe américain avait accepté de porter, sur trois ans, de 20% à 25% la part de son chiffre d'affaires français qu'il consacre à la création audiovisuelle dans le pays, dont plus de la moitié (14%) ira à terme au cinéma.
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