
15h21: Trente ans de réclusion criminelle, dont 20 ans incompressibles, ont été requis jeudi à Lyon (centre-est de la France) contre une ancienne une employée de crèche pour le meurtre en 2022 de Lisa âgée de onze mois, auquel elle a fait boire un liquide caustique de type Destop.
Il y a une part « d'insondable, qui nous échappe » dans ce crime, a déclaré l'avocat général Baptiste Godreau, tout en estimant que l'accusée, Myriam Jaouen, avait agi « en parfaite conscience ».
« Afin de sanctionner l'extrême gravité de cet acte, pour avoir lâchement retiré la vie à une enfant sans défense, afin de protéger la société de façon durable et de protéger les intérêts de la famille », il a assumé de réclamer une peine « lourde ».
Les jurés de la cour d'assises du Rhône, qui doivent encore entendre les arguments de la défense, rendront leur verdict en fin de journée.
L'accusée, aujourd'hui âgée de 30 ans, a reconnu dès sa garde à vue avoir fait ingérer le liquide corrosif, un déboucheur de canalisation, à la petite Lisa, tout en assurant ne pas avoir voulu la tuer.
Elle a présenté plusieurs versions des faits avant de reconnaître, au cours du procès, avoir maintenu la tête de l'enfant et versé le produit directement dans sa bouche. Elle ne supportait plus, selon ses explications, les pleurs de la petite fille.
« Huit minutes seule avec un enfant quand on est diplomée d'un CAP (certificat d'aptitude profesionnelle) petite enfance, est-ce que c'est insurmontable »?, s'est interrogé M. Godreau en référence au court intermède lors duquel s'est noué le drame.
Le magistrat a dénoncé la « lâcheté » de l'accusée après les faits, qui n'a pas appelé les secours elle-même, a fait disparaître la bouteille de liquide incriminée, a fini sa journée de travail puis est allée faire du shopping, apparemment indifférente à « l'agonie » du bébé.
L'avocate des parents de Lisa a regretté les réponses évasives de l'accusée pendant le procès.
« La première personne qui doit réfléchir, se remettre en question (...), c'est Myriam Jaouen et elle ne le fait pas », a déploré Me Catherine Bourgade. « Au bout de trois jours, on n'en sait pas plus ».
Mais pour Me Jean Sannier, conseil de l'association Innocence en danger, « elle ne répondra pas, car il n'y a pas de réponse: on ne tue pas un enfant dans une crèche ».
Elle a commis « un geste d'une cruauté indicible », a renchéri sa collègue Sidonie Leblanc pour L'Enfant bleu Enfance maltraitée, qui s'est également constituée partie civile.
Les débats, auxquels Myriam Jaouen a assisté le dos souvent voûté mais sans manifester beaucoup d'émotion, ont mis en lumière sa personnalité fragile et ses capacités cognitives limitées.
A l'époque du drame, la jeune femme, atteinte d'une surdité partielle, vivait encore chez ses parents après une scolarité difficile et des expériences intermittentes dans le secteur de la petite enfance.
Elle est d'une « immaturité absolue », a pointé l'avocat général.
Malgré ses failles et son manque d'expérience, Myriam Jaouen avait été embauchée par le groupe People & Baby qui gérait la micro-crèche Danton Rêve.
Le 22 juin 2022, elle était seule à l'ouverture de l'établissement, quand le père de Lisa est venu déposer le nourrisson, qui « ne pleurait pas » selon son témoignage poignant.
Quelques minutes plus tard, deux femmes venues déposer leurs fils ont trouvé l'employée en panique, et l'enfant en train de vomir.
La fillette, grièvement brûlée, est décédée en fin de matinée à l'hôpital où elle avait été transportée.
Le drame a suscité un vif émoi et déclenché une série d'enquêtes administratives, parlementaires et journalistiques qui ont épinglé la course au rendement dans le secteur des crèches privées.
Très éprouvés, les parents de Lisa ont souhaité ramener le débat sur la responsabilité pénale du « monstre » qui a tué leur fille.
« Parler des crèches, c'est un mauvais sujet », a lancé mercredi la mère, vibrante d'émotion et de colère. Lisa, « c'était pas un bébé Destop », a-t-elle asséné, mais une petite fille riante, tuée à une semaine de son premier anniversaire.
10h23: Après trois jours d’audience éprouvants, les jurés rendent aujourd'hui leur verdict dans le procès d’une ancienne employée de crèche qui, en 2022 à Lyon, a empoisonné un bébé dont elle avait la garde avec un produit caustique.
Myriam Jaouen, 30 ans, est jugée depuis mardi pour meurtre sur mineur par la cour d’assises du Rhône. Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
La jeune femme reconnaît les faits mais nie avoir voulu tuer la petite Lisa, 11 mois, à qui elle a fait avaler du Destop en 2022.
« Je ne me suis pas rendue compte sur le coup », a-t-elle assuré mercredi. « Même encore aujourd’hui, j’ai du mal à croire ce que j’ai fait », a-t-elle ajouté en présentant de courtes excuses aux proches de sa victime.
Les débats ont mis en lumière la personnalité fragile de l’accusée qui, à l’époque du drame, vivait encore chez ses parents après une scolarité difficile et des expériences intermittentes dans le secteur de la petite enfance.
Malgré son manque d’expérience, elle avait été embauchée par le groupe People & Baby qui gérait la micro-crèche Danton Rêve où s’est joué le drame.
Même si la responsabilité de la structure n’est pas engagée, son ancienne directrice a été questionnée avec vigueur sur ce choix. Elle a reconnu avoir commis une « erreur de recrutement », en embauchant une jeune femme qui s’est vite montrée « mal à l’aise » avec les bébés et impatiente.
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30 ans c'est honteux MAIS LA PERPETUITE SERAI MIEUX
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