Marine Le Pen : Bénédicte de Perthuis, la magistrate qui a présidé le procès, menacée et des patrouilles de police mises en place autour de son domicile (Europe 1)

Suite à des menaces, des patrouilles de police sont déployées aux alentours du domicile de Bénédicte de Perthuis, la magistrate qui a fait condamner Marine Le Pen, selon les informations révélées hier soir par Europe 1. Des menaces ui sont préoccupantes et prises très au sérieux selon le ministre de la Justice Gérald Darmanin, qui a même publié un communiqué hier soir dans lequel il a jugé « inacceptables dans une démocratie et préoccupantes pour l’indépendance de l’autorité judiciaire » les « menaces proférées contre les magistrats du Tribunal judiciaire de Paris ». 

De son côté, e premier président de la cour d’appel de Paris s’est inquiété ce lundi 31 mars des «menaces» à l’égard des magistrats ayant rendu le jugement dans l’affaire des assistants parlementaires européens et condamné Marine Le Pen à une inéligibilité immédiate de cinq ans.

Exprimant dans un communiqué «sa vive préoccupation», Jacques Boulard déplore que la décision rendue par le tribunal de Paris suscite, «en particulier sur les réseaux sociaux, des attaques personnelles à l’encontre des trois magistrats composant la collégialité».

Qui est la magistrate qui préside le procès des assistants parlementaires du RN, Bénédicte de Perthuis ?

Spécialisé dans les dossiers financiers, diplômée en expertise comptable, Bénédicte de Perthuis est âgée de 63 ans. Elle avait auparavant débuté sa carrière dans un cabinet d’audit, avant de passer le concours de la magistrature à 37 ans, inspirée par la médiatique juge d’instruction financière Eva Joly, devenue plus tard femme politique.

Bénédicte de Perthuis a d’abord été juge aux affaires familiales au Havre. Puis elle a rejoint la 11e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, spécialisée dans les affaires financières, comme juge assesseure. Elle a par la suite été magistrate placée, c’est-à-dire mobile, en région parisienne, puis, pendant un an, juge des libertés et demenaces la détention (JLD, les magistrats qui autorisent ou pas des mesures privatives de liberté).

Plus tard, à la tête de cette 11e chambre, elle a présidé le procès des dirigeants d’EADS pour délits d’initiés et celui des primes en liquide au ministère de l’Intérieur, à l’issue duquel Claude Guéant est condamné en novembre 2015.

La magistrate redevient ensuite juge d’instruction, cette fois au pôle financier. Elle reprend notamment les dossiers du célèbre juge Renaud Van Ruymbeke, qui part à la retraite. Elle se penche alors entre autres sur l’affaire des soupçons de corruption autour des mondiaux d’athlétisme au Qatar.

En avril 2022, c’est le tribunal qu’elle préside qui condamne l’ex-président du Medef Ernest-Antoine Seillière pour une gigantesque fraude fiscale dans l’affaire Wendel et, en janvier 2024, c’est elle qui prononce la relaxe du ministre Olivier Dussopt, jugé pour favoritisme (et plus tard condamné en appel).

Les menaces proférées contre les magistrats du Tribunal judiciaire de Paris sont inacceptables dans une démocratie et préoccupantes pour l’indépendance de l’autorité judiciaire.

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) March 31, 2025

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Le Conseil national des barreaux condamne fermement les attaques visant la présidente de la 11e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris. La contestation d’une décision est légitime ; les menaces contre les magistrats sont inacceptables.

L’indépendance de la… pic.twitter.com/Bm3HTbsDNO

— Conseil national des barreaux - les avocats (@CNBarreaux) April 1, 2025