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Les étudiants et manifestants serbes se sont donnés rendez-vous à Belgrade devant une des chaînes de télévision proche du pouvoir pour dénoncer un "outil de propagande", nouvelle mobilisation de la jeunesse qui ne faiblit pas

Les étudiants et manifestants serbes se sont donnés rendez-vous à Belgrade devant une des chaînes de télévision proche du pouvoir pour dénoncer un "outil de propagande", nouvelle mobilisation de la jeunesse qui ne faiblit pas. La TV Informer "répand de nombreux mensonges et contre-vérités depuis longtemps", explique Bogdan Vucic, un étudiant dont un camarade est devenu une cible de cette chaîne et du tabloïd appartenant au même groupe. "Ils ont publié des informations sur sa famille, qui vont à l'encontre de la décence la plus élémentaire - sans même parler d'éthique journalistique."

Selon les données officielles, Informer a enfreint 647 fois le Code d'éthique des journalistes serbes en 2024. Mais il n'est pas le seul média à attiser la colère des manifestants, de nombreux journaux et chaînes de télévision considérés comme proches du gouvernement relaient quotidiennement les accusations à l'encontre des manifestants.

Depuis le début des manifestations qui secouent la Serbie, vaste mouvement de contestation contre la corruption né d'un accident mortel dans la gare de Novi Sad le 1er novembre, ces médias décrivent les étudiants comme des "agents de l'étranger", payés par l'opposition, architectes d'un futur "coup d'Etat".

Pour Kurir, les étudiants "terrorisent Belgrade", pour Informer ils sont "payés par (le financier et philanthrope américain George) Soros et USAID", et pour Pink TV, il s'agit d'une "révolution de couleur" soutenue par le Premier ministre du Kosovo.

"De tels récits contribuent à faire des étudiants des ennemis de l'Etat - ça créé une atmosphère violente et des divisions", explique Bogdan Vucic.

"C'est pour ça que nous voulons mettre fin à ce que l'on pourrait appeler une propagande, une propagande très sale." Le média "Informer est le pire quand il s'agit de diffuser des mensonges et de la désinformation. C'est devenu un outil de propagande", affirme l'étudiant.

Avec 57.028 exemplaires imprimés par jour Informer, vendu 40 dinars serbes (0,34 euros), moitié moins que la concurrence, est l'un des journaux les plus lus du pays.

Et la chaine de télévision du groupe revendique les plus grosses parts de marché. Selon Reporters sans frontières, "la majorité des médias serbes tirent leurs revenus de la publicité et de subventions publiques opaques - deux sources dont l'accès est largement contrôlé par l'élite dirigeante et soumis à la partialité des publications".

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