06/03 16:31

Affaire du baiser forcé: Le parquet fait appel et réclame un nouveau procès pour l’ex-patron du foot espagnol Luis Rubiales, dénonçant la partialité du juge

La procureure Marta Durántez Gil a fait appel du jugement qui a condamné l'ex-patron du foot espagnol Luis Rubiales à une amende pour le baiser imposé à la joueuse Jenni Hermoso, et a réclamé un nouveau procès, dénonçant la partialité du juge.

Dans son recours consulté par l’AFP, la magistrate demande que «le procès soit déclaré nul» et réclame une nouvelle audience «avec un autre magistrat qui ne semble pas, au minimum, marqué par la partialité».

Elle avait requis en première instance deux ans et demi de prison contre Luis Rubiales pour agression sexuelle et pour les pressions ensuite exercées sur la joueuse pour atténuer le scandale.

L’ex-président de la Fédération espagnole de football, qui a lui aussi fait appel de ce jugement, comme Jenni Hermoso, avait été finalement condamné à 10.800 euros d’amende pour agression sexuelle et relaxé des autres faits pour lesquels il était jugé.

Mme Marta Durántez Gil accuse, dans ses motivations, le juge José Manuel Fernández-Prieto de l’avoir privée «de poser des questions pertinentes à plusieurs témoins» et dénonce aussi une «incohérence du jugement».

Lors du procès, la procureure avait assuré qu’il n’y avait pour elle «aucun doute» sur le fait que Jenni Hermoso avait été embrassée sans son consentement lors de la remise des médailles après le sacre des Espagnoles au Mondial féminin, le 20 août 2023 en Australie.

Luis Rubiales avait également écopé d’une interdiction de s’approcher de Jenni Hermoso à moins de 200 mètres et de communiquer avec elle pendant un an.

Dans sa décision, le tribunal avait estimé que l’ancien homme fort du football espagnol avait «réalisé par surprise un acte qui porte atteinte à la liberté sexuelle d’une autre personne sans le consentement de l’agressée».

Pour justifier cette simple condamnation à une amende, et non une peine plus importante, de Luis Rubiales, M. Fernández-Prieto avait souligné que l’agression sexuelle jugée, «bien que toujours répréhensible, s’inscrit(vait) parmi celles de moindre intensité (...) dans le code pénal, en l’absence de violence ou d’intimidation».

Concernant le délit de coercition, le juge avait considéré qu’aucun élément n’avait été apporté pour prouver l’existence d’un acte de violence ou d’intimidation, qui sont les conditions requises pour établir de tels faits.

Érigée en symbole de la lutte contre le sexisme dans le sport, Jenni Hermoso avait déclaré pendant le procès s’être sentie «peu respectée» en tant que femme lorsque Luis Rubiales l’avait embrassée sur la bouche et avait aussi décrit les «innombrables» pressions subies après ce geste pour étouffer le scandale.

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Vos réactions

Portrait de Greenday2013
7/mars/2025 - 15h22
Suce ma langue a écrit :

Si c'était une femme qui avait forcé un baiser à un homme, ça passerait en boucle dans le bêtisier du nouvel an, avec des rires et des applaudissements factices façon vidéo gag.

C'est d'ailleurs ce qu'il s'est passé cette semaine aux Oscars, avec un baiser forcé de Halle Berry à Adrien Brody.