
Trois journalistes du quotidien turc de gauche BirGün ont été interpellés puis entendus par la police en vertu de la législation antiterroriste, avant d'être relâchés, à la suite d'un article consacré au procureur général d'Istanbul, a annoncé dimanche le journal. Cette interpellation, "motivée par un article critiquant +l'impartialité du procureur+, est injustifiée" et donc "inacceptable", a dénoncé sur X Erol Önderoglu, de Reporters sans frontière (RSF).
Les journalistes Ugur Koç et Berkant Gültekin, qui travaillent pour l'édition en ligne de BirGün, ainsi que le directeur de la rédaction Yasar Gökdemir, sont soupçonnés de s'en être pris à des personnes "engagées dans la lutte contre le terrorisme", a précisé sur X le rédacteur en chef de BirGün, Ibrahim Varli.
Ils ont été interpellés à leur domicile, puis transportés au tribunal stambouliote de Caglayan. Une centaine de manifestants s'y étaient rassemblés pour les soutenir, en brandissant des pancartes proclamant "BirGün ne se taira pas", ou "le journalisme n'est pas un délit", a constaté un correspondant de l'AFP.
Selon M. Varli, les enquêteurs reprochent aux trois interpellés d'avoir relaté la rencontre entre un journaliste du quotidien pro-gouvernemental Sabah et le procureur général d'Istanbul, Akin Gürlek - rencontre qui avait pourtant été évoquée dans les colonnes de Sabah.
"Ils tentent d'intimider la presse et la société par des enquêtes et des arrestations", a déploré M. Varli. Plusieurs enquêtes judiciaires ont été ouvertes ces derniers mois à propos d'articles ou de commentaires sur le procureur d'Istanbul. Ont ainsi été visés Ekrem Imamoglu, le maire de la mégapole et figure de l'opposition au président Erdogan, mais aussi l'an dernier le président du parti d'opposition CHP, Özgür Özel.
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