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Cinq ans de prison, dont trois ans ferme, ont été requis devant la cour d'appel d'Orléans à l'encontre d'un interne en médecine, pour des agressions sexuelles

Cinq ans de prison, dont trois ans ferme, ont été requis devant la cour d'appel d'Orléans à l'encontre d'un interne en médecine, condamné en première instance à cinq ans de prison avec sursis probatoire pour des agressions sexuelles. L'étudiant, âgé de 27 ans, avait été condamné en première instance en mars dernier devant le tribunal correctionnel de Tours pour ces faits d'agressions sexuelles, commises entre 2017 et 2020. Mais le parquet, qui avait requis une peine de prison ferme, avait fait appel, jugeant la condamnation trop faible.

Devant la cour d'appel d'Orléans, il a une nouvelle fois reconnu les faits, arguant à plusieurs reprises qu'il «avait changé», notamment grâce à son «suivi psychologique» et «à un travail introspectif» mené sur lui-même et sur sa relation avec les femmes.

«J'étais très immature, je n'avais plus aucune barrière», s'est-il expliqué, répétant à l'usure qu'il avait été «lâche».

À la barre, une des victimes est revenue sur son agression, racontant aussi avoir été violée - point contesté par la défense qui réfute toute pénétration - et évoqué la perte de «son intimité, son innocence et son rêve de devenir urgentiste», quand une autre a qualifié «d'aberrante» l'idée qu'il puisse devenir médecin.

L'avocat général Florent Carpentier, qui a demandé la réparation «d'une différence de traitement malheureuse» et une «première peine pas à la hauteur» de «l'échelle de valeurs de l'institution», a requis cinq ans de prison, dont trois ans ferme, avec mandat de dépôt à effet différé, sans aménagement de peine.

«Il n'y a pas de risque de réitération», a répondu Me Alain Jakubowicz, conseil de l'interne, «atterré» par des réquisitions «politiques».

«Ce gamin était un petit con, imbu de sa personne, et ne conteste pas les faits d'une extrême gravité. Mais il a changé», a-t-il plaidé, demandant une «décision juste et pas disqualifiante».

L'interne, qui a défendu avec assurance «son droit» d'être médecin dans plusieurs échanges tendus avec l'avocat des parties civiles, devait débuter son internat début novembre à l'hôpital de Carcassonne.

Mais son affectation au CHU de Toulouse, auquel est rattaché l'hôpital audois, a été suspendue par l'Agence régionale de santé (ARS) devant la levée de boucliers des personnels hospitaliers qu'elle avait suscitée. Une suspension confirmée fin novembre par le juge des référés du tribunal administratif de Toulouse.

Le jugement, mis en délibéré, sera rendu le 14 janvier.

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