25/11 20:29

Consultations: Eric Ciotti demande à Michel Barnier de "corriger sa copie" - Mathilde Panot confirme le dépôt d'une motion de censure si le gouvernement a recours au 49.3

20h29: Les trois groupes de gauche au Sénat, minoritaires, ont présenté une démarche unie en marge de l'examen du budget en vue de "réorienter" le projet du gouvernement vers plus de "justice fiscale", promettant de porter une douzaine de mesures en commun. 

Alors que la chambre haute a entamé lundi l'examen du projet de budget pour 2025, les groupes socialiste, écologiste et communiste du Sénat ont tenu une conférence de presse commune, fait rarissime à la haute assemblée, où les alliances législatives (Nupes puis Nouveau Front populaire) ont moins d'amateurs qu'à l'Assemblée nationale. 

"La situation politique dans laquelle s'inscrit ce projet nous oblige à clarifier les positions", a souligné le sénateur socialiste Thierry Cozic. "Il est important que la gauche, dans sa diversité, montre qu'elle a à la fois le sens des responsabilités, mais aussi qu'elle est unie", pour "réorienter" ce projet. 

20h15: "Si le gouvernement est censuré, il faudra qu'Emmanuel Macron finisse par respecter le suffrage universel et qu'il donne la seule issue politique possible, c'est-à-dire que la coalition du NFP tente à son tour sa chance", juge Eric Coquerel.

 

 

18h20: Reçue à Matignon, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale Mathilde Panot assure avoir dit à Michel Barnier qu'elle se tenait prête, avec le reste du Nouveau Front populaire à "proposer un nouveau budget pour le pays". Elle a aussi rappelé son opposition au traité du Mercosur, et qu'elle souhaitait qu'il soit discuté à l'Assemblée nationale. "J'ai réaffirmé devant le Premier ministre qu'évidemment, en cas d'utilisation du 49.3, nous déclencherions de la part du Nouveau Front populaire une motion de censure", a-t-elle ajouté.

17h46: Après son entretien avec le Premier ministre, le président des députés Union des droites juge que le budget 2025 "est un mauvais budget", menaçant de voter la censure. "À ce stade la copie ne me convient et je ferais tout pour que ce budget ne soit pas adopté", a-t-il affirmé.

"Michel Barnier doit corriger sa copie", demande Éric Ciotti, jugeant qu'il doit "épargner des efforts aux entreprises, aux ménages. Le coût de l’électricité doit baisser et une profonde réforme de l’état doit s’engager", a-t-il ajouté. Et de préciser : "C'est un Premier ministre pour lequel j’ai du respect. Nous avons travaillé ensemble longtemps. Je crois qu’il commence à comprendre qu’il ne peut pas aller aussi loin sur le fardeau fiscal". 

15h51: Le Sénat s’est saisi lundi du projet de budget du gouvernement pour 2025, prêt à soutenir l’essentiel des mesures de ce texte à haut risque pour Michel Barnier, toujours menacé de censure par le Rassemblement national.

En quête de 60 milliards d’euros d’économies pour redresser des finances publiques en berne et ramener le déficit à 5% du PIB en 2025, le Premier ministre compte sur la chambre haute, dominée par sa famille politique des Républicains.

Celle-ci peut en effet lui donner davantage d’assise en approuvant ce projet de loi de finances pour 2025, l’épreuve parlementaire la plus difficile pour le gouvernement, privé de majorité à l’Assemblée nationale.

Et la pression sur le Premier ministre reste forte: après un rendez-vous à Matignon lundi, Marine Le Pen lui a promis la censure si le budget restait « en l’état ».

L’examen du texte par le Sénat, où le RN ne dispose que de trois élus, lui donnera-t-il des garanties supplémentaires? Les prochains jours le diront. Les sénateurs ont entamé lundi l’examen du volet « recettes » et se pencheront dès la semaine prochaine sur les dépenses. Un vote solennel est prévu le 12 décembre.

Rejeté en première lecture à l’Assemblée, le budget arrive au Sénat dans sa version initiale, celle soumise par le gouvernement.

Il faut donc repartir de zéro, mais ce n’est pas plus mal pour la coalition gouvernementale, représentée au Palais du Luxembourg par près de 250 sénateurs sur 348, du puissant groupe LR au petit groupe radical RDSE, en passant par l’Union centriste et ses 60 élus, incontournables dans cette chambre.

 

« Pour la première fois depuis au moins sept ans et sans doute une dizaine d’années, il y a une claire majorité au Sénat pour accompagner et pour soutenir - sans complaisance mais de manière positive -, l’action du gouvernement », a insisté ces derniers jours Michel Barnier.

Ce budget « est perfectible et nous comptons évidemment, plus que sur toutes autres, sur les discussions qui vont avoir lieu dans cet hémicycle pour en améliorer le contenu », a lancé le ministre de l’Economie Antoine Armand, en ouverture des débats à la chambre haute.

C’est dans cette optique que les sénateurs du « socle commun » - issus de cinq groupes de l’hémicycle - ont abordé l’examen de ce texte, en tentant dès que possible de se coordonner.

Si le Sénat donne son aval à la « contribution exceptionnelle » sur les bénéfices des grandes entreprises ou sur l’imposition minimale demandée aux ménages les plus aisés pendant trois ans, il s’agira en effet d’un premier signal fort en faveur du gouvernement.

La chambre haute risque tout de même de poser quelques marqueurs en disant non à l’augmentation de la taxe sur l’électricité, et surtout en réduisant la contribution demandée aux collectivités territoriales, toujours choyées dans cet hémicycle.

« L’effort de 5 milliards d’euros n’est pas envisageable. Nous souhaitons le limiter à 2 milliards et réaliser les 3 milliards d’économies ailleurs », a promis le président du Sénat Gérard Larcher devant le Congrès des maires de France.

La gauche, minoritaire, ne manquera pas, de son côté, de s’indigner face à ce qu’elle qualifie de « renoncement ».

Sur Public Sénat, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a dit toujours espérer aboutir à un effort budgétaire « autour de 60 milliards ». Mais « si c’est un petit peu moins, ce n’est pas très grave », quitte à ce que le déficit atteigne « un petit peu plus » que les 5% du PIB visés.

Après le Sénat, sept députés et sept sénateurs tenteront de trouver un compromis sur le budget lors d’une commission mixte paritaire (CMP). S’ils y parviennent, la version finale du texte semble promise au 49.3 à son retour devant les députés. Et donc à une motion de censure examinée autour du 20 décembre.

« Collectivement (...) le pays s’est mis dans la tête que le Rassemblement national avait (...) +les clés+ de l’avenir de ce gouvernement. Pardon, mais c’est faux », a souligné Laurent Saint-Martin, appelant les socialistes à « se rapprocher d’une grande coalition responsable au service [du] pays ».

15h06: "La position tenue par madame Le Pen est complètement irresponsable"a réagi Gabriel Attal, chef de file des députés macronistes, en déplacement depuis ce matin à Briouze, dans l'Orne. La cheffe de file du Rassemblement national a fait savoir, à l'issue de son entretien avec Michel Barnier, que les députés RN voteraient la motion de censure contre le gouvernement si le budget 2025 était maintenu "en l'état""Michel Barnier n'a pas besoin qu'on le censure, il a besoin qu'on l'aide à réussir. (...) Ça veut dire évidemment être exigeant, mais franchement, jouer à pile ou face avec l'avenir du pays, ce n'est pas à la hauteur des responsabilités.", a-t-il déclaré.

13h32: Juste après la rencontre avec Marine Le Pen, Michel Barnier s’est rendu à l’Elysée pour son rendez-vous hebdomadaire avec le président Emmanuel Macron. Il a reçu ensuite le chef de file du groupe centriste Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) Stéphane Lenormand, reparti sans un mot après une grosse demi-heure d’échanges.

12h13: Le point sur ce que l'on sait

Michel Barnier va-t-il chuter sur les budgets ? Son entretien lundi avec Marine Le Pen, qui menace de plus en plus ouvertement de censurer le gouvernement, a semblé tourner au dialogue de sourds, selon cette dernière.

Le Premier ministre « m’est apparu campé sur ses positions », a affirmé la cheffe de file des députés du Rassemblement national, après une rencontre d’une heure dix, en confirmant l’intention du parti d’extrême droite de voter la censure du gouvernement si le budget restait « en l’état » . « Ma position n’a pas évolué. Pas plus, semble-t-il, que n’a évolué celle du Premier ministre », a-t-elle ajouté.

La cheffe de file des députés RN, qui était accompagnée par le député Jean-Philippe Tanguy, spécialiste des questions économiques et par Renaud Labaye, secrétaire général du groupe à l’Assemblée nationale, a exposé de nouveau ses « lignes rouges ». Elle juge notamment « inadmissible » l’augmentation des taxes sur l’électricité et le compromis sur les retraites, et réclame des économies « claires » sur l’immigration et le fonctionnement de l’Etat.

Juste après cette rencontre, qui ouvrait une série de consultations des groupes d’opposition, Michel Barnier s’est rendu à l’Elysée pour son rendez-vous hebdomadaire avec le président Emmanuel Macron. Michel Barnier avait déjà rencontré plusieurs responsables de l’opposition avant sa déclaration de politique générale, mais pas Marine Le Pen ni son homologue de La France insoumise Mathilde Panot, qui doit être reçue en fin d’après midi.

Celle-ci entend lui répéter « qu’il n’a pas de légitimité démocratique » et que LFI déposerait, avec le reste de la gauche, une motion de censure en cas de recours au 49.3 sur le budget. Un vote de censure signifierait la chute du gouvernement Barnier et le rejet du texte.

En recevant ses opposants, le Premier ministre veut marquer sa volonté « d’écoute » et de « dialogue constructif », selon son entourage. Ce « moment important » porte « sur les textes financiers mais aussi sur les autres enjeux du pays ». Marine Le Pen a dit avoir parlé avec Michel Barnier de la future loi sur l’immigration, qui lui a paru « extrêmement prudente », et de la proportionnelle, mais « le chemin semble long », selon elle.

La cheffe de file d’extrême droite qui, depuis les réquisitoires à son procès sur ses assistants au Parlement européen, a haussé le ton contre le gouvernement, s’est défendue d’emblée de provoquer ainsi le « chaos » ou la « chienlit », à contre-courant de sa stratégie de dédiabolisation de son parti. « Si ce budget ne passe pas, c’est le budget de l’année dernière qui s’appliquera. Il est plutôt somme toute moins mauvais que celui-là puisqu’il y a moins d’impôts », a-t-elle dit.

09h42: Le Premier ministre « m’est apparu campé sur ses positions », a déclaré Marine Le Pen, qui a confirmé, à l’issue de son entretien lundi avec Michel Barnier, l’intention du RN de voter la censure du gouvernement si le budget reste « en l’état » .

« Ma position n’a pas évolué. Pas plus, semble-t-il, que n’a évolué celle du Premier ministre », a-t-elle affirmé en sortant de Matignon.

La cheffe de file des députés Rassemblement national a « répété ses lignes rouges » au Premier ministre qui lui « est apparu en même temps courtois et campé sur ses positions ».

Elle a jugé en particulier que « l’augmentation des taxes sur l’électricité était inadmissible », tout comme la désindexation des retraites, même réduite de moitié.

Elle a dénoncé « le déremboursement des médicaments » et réclamé des « économies claires » sur l’immigration, notamment le budget de l’aide médicale d’Etat, ainsi que « le fonctionnement de l’Etat ».

Mme Le Pen a minimisé les conséquences d’un rejet du budget, refusant de céder « à la petite musique consistant à dire si jamais ce budget est refusé, s’il y a une censure, ça va être dramatique, ça va être le chaos, etc. ».

« C’est le budget de l’année dernière qui s’appliquera. Il est plutôt moins mauvais que celui-là puisqu’il y a moins d’impôts qui pèseront sur les classes populaires et les classes moyennes », a-t-elle jugé.

Hors budget, les deux responsables ont discuté immigration, proportionnelle et agriculture, a-t-elle indiqué, mais sans nouveauté du Premier ministre sur ces sujets selon elle.

08h32: Marine Le Pen est arrivée à Matignon et se trouve dans le bureau de Michel Barnier pour lui demander de protéger le pouvoir d'achat

 

08h21: Marine Le Pen a déjà donné les grandes lignes de ce qu'elle va dire au Premier Ministre :  "On n'acceptera pas que le pouvoir d'achat des Français soit encore amputé", a promis la leader du RN la semaine dernière, avant de détailler:

"Je vais lui dire que l'augmentation de 6 milliards envisagée sur le prix de l'électricité c'est inadmissible pour nous, que le fait de ne pas faire d'économies sur un certain nombre de parties du fonctionnement de l'État c'est inadmissible, que taper sur les entreprises, les retraités, c'est inadmissible"

08h02: Le Premier ministre commence ce matin une série d'entretiens avec l'ensemble des présidents de groupes parlementaires, y compris de l'opposition, sur les textes budgétaires qui doivent être adoptés d'ici la fin de l'année. La première c'est Marine le Pen qui sera ce matin à Matignon à 08h30:

Cette semaine, Marine Le Pen a mis en garde Le Premier ministre. "On n'acceptera pas que le pouvoir d'achat des Français soit encore amputé", a promis la cheffe des parlementaires RN. "Je vais lui dire que l'augmentation de 6 milliards envisagée sur le prix de l'électricité c'est inadmissible pour nous, que le fait de ne pas faire d'économies sur un certain nombre de parties du fonctionnement de l'état c'est inadmissible, que taper sur les entreprises, les retraités, c'est inadmissible", lançait-elle également au micro de RTL.

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Vos réactions

Portrait de Poil à gratter
25/novembre/2024 - 18h55
8Gako8 a écrit :

ah les racistes ne te gênent plus maintenant  smiley

Il est essentiel de garder à l’esprit que nos croyances et idéologies, bien qu'elles puissent être des guides importants dans nos vies, ne doivent jamais nous rendre aveugles à la réalité. 

Lorsque l'on se laisse trop imprégner par ses convictions, on court le risque de ne plus voir que ce qui confirme ce que l'on veut croire. 

Cette vision étroite nous empêche d’envisager des perspectives nouvelles et de comprendre la complexité du monde qui nous entoure. 

Les idées sont puissantes, mais elles doivent être constamment remises en question pour éviter de sombrer dans le dogmatisme. 

L’objectivité et la remise en question sont des clés pour éviter de se retrouver piégé par des pensées réductrices. 

Nous devons cultiver la curiosité et l’ouverture d’esprit pour élargir notre compréhension. 

C’est dans ce dialogue avec l’autre, dans la confrontation des idées, que la vérité prend toute sa dimension. 

Se fermer à cette dynamique, c’est se priver de la possibilité de grandir et de progresser. 

Soyons donc vigilants à ne pas laisser nos certitudes gouverner nos actions de manière aveugle...

Portrait de Lamikaouete
25/novembre/2024 - 18h01

Pour taper fort, il faut faire la greve de l’impôt et remplacer la collecte d’impôts nationaux par une caisse citoyenne locale qui finance directement les besoins des territoires (écoles, infrastructures, hôpitaux, etc.) comme en Catalogne. L’Etat est obès, il faut lui mettre un anneau gastrique. Vite.

Portrait de bergil
25/novembre/2024 - 16h57
COLIN33 a écrit :

Elle ne semble pas avoir changé de position, maintenant il faut l'union avec le NFP, normalement ça devrait le faire !

Et bientôt le " grand soir " que vous espérez tant !

Portrait de Poil à gratter
25/novembre/2024 - 21h07

Le RN et le NPF mettent  de côté leurs divergences idéologiques pour unir leurs voix en faveur d'une motion de censure, cela pourrait marquer un tournant politique majeur. Une telle alliance, bien que contre-nature sur le plan des idées, refléterait une volonté commune de s’opposer à une majorité perçue comme déconnectée ou inefficace. Elle démontrerait que, malgré leurs différences, ces formations peuvent converger pour défendre l’intérêt général ou dénoncer une politique qu’elles jugent néfaste. Cela impliquerait cependant une maturité politique importante et un dépassement des clivages traditionnels. ...