Le journaliste et écrivain italien Bruno Bartoloni, correspondant historique de l'Agence France-Presse au Vatican, est mort à 84 ans à Rome, a-t-on appris auprès de sa famille

Le journaliste et écrivain italien Bruno Bartoloni, correspondant historique de l'Agence France-Presse  au Vatican, est mort à 84 ans à Rome, a-t-on appris auprès de sa famille. Entré à l'AFP en 1961, Bruno Bartoloni a été le "vaticaniste" de l'AFP pendant près d'un demi-siècle et a collaboré avec de nombreux médias italiens et internationaux, de l'hebdomadaire Paris Match au quotidien Corriere della Sera. Célèbre pour son humour, son irrévérence et ses chemises à fleur colorées, il a couvert les pontificats de sept papes et écrit plusieurs livres sur les arcanes du Vatican.

Né à Rome en 1940, Bruno Bartoloni était le fils d'une juive allemande et d'un journaliste italo-argentin qui fut le premier vaticaniste de l'histoire, ce qui lui avait valu de grandir dans les jardins du Vatican.

Il avait débuté le journalisme à 18 ans, parallèlement à ses études de lettres, avant d'entrer à l'AFP, qu'il n'a plus quittée jusqu'à la mort de Jean-Paul II en 2005, devenant l'un des plus éminents spécialistes du Saint-Siège.

Dans ses mémoires, intitulées "Un Juif au Vatican" (2018), il avait livré une série d'anecdotes sur ses tribulations dans les coulisses de la papauté, comme un voyage clandestin dans l'avion de Paul VI ou son arrestation par les gendarmes à l'entrée du conclave. L'annonce de sa disparition a été accueillie par une vague d'hommages parmi les journalistes l'ayant côtoyé.

"Bruno était une personne exquise. Il avait la capacité de rire et de plaisanter, mais lorsqu'il s'agissait d'écrire un article, il était d'une rigueur unique", a confié à l'AFP Fabio Zavattaro, vaticaniste de la télévision publique italienne Rai de 1983 à 2017.

Pour Jean-Marie Guénois, journaliste au Figaro, "ce joueur passionné de tennis retoquait l'esprit de cour du Vatican par l'esprit critique voltairien. De confession juive, même s'il était discret sur le sujet, il observait l'Eglise catholique avec recul, et finalement respect."