17/09/2024 10:46

Plusieurs journalistes ont quitté le Jewish Chronicle, hebdomadaire basé à Londres, qui s'est vu contraint de retirer des articles de l'un de ses collaborateurs relatifs à la guerre à Gaza à la suite d'"erreurs"

Plusieurs journalistes de premier plan ont quitté le Jewish Chronicle, hebdomadaire basé à Londres qui s'est vu contraint de retirer des articles de l'un de ses collaborateurs relatifs à la guerre à Gaza à la suite d'"erreurs". L'un des articles en question, qui citait des "sources du renseignement", détaillait un plan supposé de Yahya Sinouar, devenu en août le nouveau chef politique du Hamas, pour fuir la bande de Gaza et déplacer les otages israéliens vers l'Egypte, par le "couloir de Philadelphie", zone tampon le long de la frontière égyptienne. Mais ces affirmations ont été remises en cause en Israël.

L'armée a démenti, selon des médias israéliens, avoir eu connaissance d'un document prouvant un tel plan comme le rapportait l'article.

La question du contrôle ou non du couloir de Philadelphie par l'armée israélienne est un point d'achoppement majeur dans les pourparlers de trêve. Le Hamas exige que les forces israéliennes évacuent à terme l'intégralité de la bande de Gaza.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lui, répète à l'envi qu'Israël doit garder le contrôle de ce corridor.

La contestation de l'article a conduit la publication à mener une "enquête approfondie" sur son auteur, un journaliste indépendant, Elon Perry, qui, selon le journal, a travaillé pour l'armée israélienne. "Si nous comprenons qu'il a servi dans les Forces de défense israéliennes, nous ne sommes pas satisfaits de certaines de ses affirmations", a indiqué vendredi le Jewish Chronicle. Le rédacteur en chef du Jewish Chronicle, Jake Wallis Simons, s'est excusé dimanche pour la publication de l'article et a déclaré que le journal avait "coupé tous les liens" avec l'auteur, dont tous les articles ont été retirés du site internet du journal.

"J'assume l'entière responsabilité des erreurs qui ont été commises et j'assumerai la même responsabilité pour veiller à ce que rien de tel ne puisse se reproduire", a ajouté Jake Wallis Simons sur le réseau social X.

Cette rétractation et ces excuses sont un coup dur pour cet hebdomadaire anglophone basé à Londres, fondé en 1841, qui se présente comme le plus ancien journal juif au monde. Jonathan Freedland, un journaliste collaborant avec le Jewish Chronicle depuis 1998 et dont le père y travaillait également, a annoncé dimanche sur X qu'il rompait avec le journal à la suite du "dernier scandale", accusant la publication d'être "un instrument partisan et idéologique".

Deux autres journalistes, David Aaronovitch et Hadley Freeman, ont annoncé avoir aussi cessé leur collaboration avec la publication, de même que l'écrivain et animateur David Baddiel.

Ailleurs sur le web

Vos réactions