05/09/2024 16:30

Le leader d'un groupuscule d'ultradroite, le directeur de publication du site d'information Breizh-info et un de ses collaborateurs relaxés en appel pour injure raciste contre un journaliste de Ouest-France

Le leader d'un groupuscule d'ultradroite, le directeur de publication du site d'information Breizh-info et un de ses collaborateurs ont été relaxés en appel pour diffamation et injure raciste à l'encontre d'un journaliste de Ouest-France.

En juin 2021, Jean-Eudes Gannat, leader du groupuscule d'ultradroite L'Alvarium implanté à Angers, désormais dissous, est interviewé sur le site d'extrême droite Breizh-info. Il critique la couverture par Ouest-France des activités de son groupuscule et cite nommément un journaliste d'origine guadeloupéenne du quotidien, alors en poste à Angers.

"Sans doute se rêve-t-il en Sartre, qui +prenait sa plume pour une épée+ ; sauf qu'à force de relayer grossièrement la propagande de l'extrême gauche, notre plumitif guadeloupéen jette des sagaies vers son propre camp ; personne n'est dupe (...)", peut-on lire dans cette interview encore en accès sur Internet. Pour ces propos, le tribunal correctionnel de Rennes avait condamné en première instance les trois hommes à 2.500 euros d'amende chacun pour diffamation et injure publique en raison de l'origine ou la race à l'encontre du journaliste et un euro à Ouest-France. En appel, les trois hommes ont été relaxés.

Dans son arrêt, que l'AFP a pu consulter jeudi, la cour d'appel de Rennes considère que si les termes "plumitif guadeloupéen" sont "incontestablement péjoratifs et empreints de moquerie", ils doivent néanmoins "être replacés dans un contexte d'opposition idéologique récurrente et publique entre la personne visée (...) et l'auteur des propos". Les propos ont été prononcés "sur un mode satirique, dans un contexte polémique" et ne dépassaient pas "les limites admissibles de la liberté d'expression", est-il ajouté.

"Je suis entre déception et colère", a réagi le journaliste Josué Jean-Bart auprès de l'AFP, en indiquant se pourvoir en cassation. "Il est certain que M. Jean-Bart ne peut accepter de lire que les expressions utilisées relèvent de la simple moquerie ou de l'ironie et non de l'injure", a commenté l'avocat de Ouest-France, Me Jérôme Stéphan. Le site d'extrême droite Breizh-info s'est lui félicité jeudi d'"une victoire pour la liberté d'expression".

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