
Près de la moitié (44%) des journalistes colombiens ont été victimes de violations des droits humains, majoritairement commises par des groupes armés illégaux, a déclaré le Bureau du défenseur du peuple.
"Les groupes armés illégaux (et) les organisations criminelles (...) sont les principaux responsables des atteintes ou ceux qui génèrent le plus de risques pour les journalistes en Colombie", a affirmé Julio Solano, chargé de mission en matière de liberté d'expression au sein du Bureau du défenseur du peuple, à l'occasion de la présentation d'un rapport. C'est la première fois que l'organisme de surveillance des droits humains produit une telle étude, dans un des pays les plus dangereux pour les journalistes en raison d'un conflit armé qui dure depuis six décennies.
Selon le rapport, 28% des violations auraient été commises par des guérillas telles que l'Armée de libération nationale (ELN), des factions dissidentes des défuntes Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) et des groupes paramilitaires. Les agressions commises par la police et autres organismes étatiques représentent 24% des cas, tandis que 12% correspondent à des actes perpétrés par des dirigeants politiques "et, dans certains cas, par des fonctionnaires", a ajouté M. Solano.
L'ONG Reporters sans frontières (RSF) classe la Colombie "parmi les pays les plus dangereux du continent pour les journalistes" derrière le Venezuela, Cuba, le Nicaragua et le Honduras. Sur le nombre total de manquements documentés par le Bureau du défenseur du peuple, 37% correspondent à des atteintes à la liberté d'expression et d'information.
36% des journalistes interrogés ont déclaré avoir fait l'objet d'atteintes à l'intégrité physique ou de menaces de mort. De nombreux journalistes ont été pris pour cible par les différents groupes armés qui opèrent en Colombie, pays plongé dans un conflit armé qui a fait 9,5 millions de victimes (morts, disparus, déplacés ou séquestrés).
Selon le Centre national de mémoire historique (Centro Nacional de Memoria Historica), 152 journalistes ont été tués depuis 1977 dans le cadre de leurs missions. Les auteurs demeurent impunis dans la moitié des cas.
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