
La rédaction de Marianne s’est finalement opposée jeudi au rachat du magazine par le milliardaire Pierre-Edouard Stérin, qu’elle avait accepté dans un premier temps, au lendemain d’un article du Monde sur ses liens avec le RN, a-t-elle annoncé dans un communiqué.
« Ce qui apparaissait comme un engagement idéologique individuel se révèle être une entreprise partisane », a estimé la Société des rédacteurs de Marianne (SRM), selon laquelle « la nature de l’offre de reprise s’en trouve définitivement altérée ».
La rédaction s’est donc « prononcée à l’unanimité (...) contre le rachat du magazine par Pierre-Edouard Stérin ». Elle demande au propriétaire du magazine, le milliardaire Daniel Kretinsky, et à son représentant Denis Olivennes de « mettre fin au processus de négociation ». La rédaction juge nécessaire « de se mettre en quête de nouveaux acquéreurs en mesure d’assurer l’indépendance éditoriale de Marianne et la pérennité économique du titre ».
« La rédaction est prête à user de tous les moyens à sa disposition pour obtenir satisfaction, dont la grève », insiste la SRM.
Le 21 juin, la rédaction avait décidé à 60,3% de ne pas s’opposer au rachat du titre par M. Stérin, avec lequel le groupe CMI de Daniel Kretinsky est en négociations exclusives depuis mai.
Elle estimait alors avoir obtenu « des avancées significatives » qui justifiaient, selon elle, de poursuivre les négociations sur « les garanties d’indépendance » proposées par M. Stérin, milliardaire catholique conservateur, et libéral sur le plan économique. Mais mercredi, Le Monde a publié un article intitulé « Comment le milliardaire Pierre-Edouard Stérin place ses pions au RN ».
Dans cet article, le quotidien assure que plusieurs candidats LR-RN aux législatives sont issus de la « galaxie Stérin », en étant notamment liés au Fonds du bien commun, structure philanthropique créée par le milliardaire de 50 ans à la tête du fonds d’investissement Otium Capital.
Le Monde cite aussi un autre article du magazine Challenges, selon lequel M. Stérin et le numéro 2 d’Otium, François Durvye, ont racheté en novembre la propriété familiale des Le Pen à Rueil-Malmaison, via une société civile immobilière (SCI). Selon Challenges, cette propriété, où vit toujours le fondateur du RN Jean-Marie Le Pen, a été vendue 2,5 millions d’euros.
Parallèlement aux négociations exclusives avec M. Stérin, un challenger a fait une autre offre de reprise pour Marianne: l’entrepreneur Jean-Martial Lefranc, qui a fait carrière dans les jeux vidéo. Mercredi, il a envoyé une nouvelle offre de 5 millions d’euros, allié à d’autres investisseurs, Philippe Corrot (cofondateur de l’entreprise d’e-commerce Mirakl), Henri de Bodinat et Joan Beaufort.
« Pour l’heure, aucune des offres de reprise présentées ne satisfait aux critères édictés par Denis Olivennes lors de sa visite à Marianne », souligne toutefois la SRM dans son communiqué.
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