19/03/2024 08:01

Haïti : Une quinzaine de corps sans vie ont été retrouvés dans une banlieue aisée de Port-au-Prince où des membres de gangs mènent des attaques

Une quinzaine de corps sans vie ont été retrouvés dans une banlieue aisée de Port-au-Prince où des membres de gangs mènent des attaques, nouvelles violences qui montrent que la grave crise secouant Haïti ne connaît pas de répit. Les Etats-Unis ont de leur côté espéré qu'un conseil présidentiel de transition, attendu depuis la semaine dernière, soit prêt «dès aujourd'hui».

Un photographe de l'AFP a vu 14 dépouilles à Pétion-Ville, commune située en banlieue de Port-au-Prince.

Deux habitants ont dit en avoir vu une dizaine, sans pouvoir dire dans quelles circonstances ces personnes avaient été tuées. Mais ils ont affirmé que des «bandits armés» semaient la terreur depuis l'aube à Laboule et Thomassin, deux quartiers de Pétion-Ville. Ils ont attaqué une banque, une station essence et des résidences privées, ont-ils précisé.

Parmi les maisons vandalisées figure celle d'un juge à la Cour des comptes, qui a pu évacuer les lieux de justesse grâce à une intervention policière, a dit l'un de ses proches à l'AFP.

Des tirs étaient toujours entendus à Pétion-Ville en début d'après-midi. La capitale est à 80% aux mains des gangs, accusés de nombreuses exactions, en particulier meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon. Haïti, qui vivait déjà une profonde crise politique et sécuritaire, est en proie à un regain de violences depuis le début du mois, lorsque plusieurs gangs ont uni leurs forces pour attaquer des lieux stratégiques de Port-au-Prince dans le cadre d'une lutte contre le premier ministre Ariel Henry.

Très contesté, ce dernier n'a pas pu regagner son pays après un déplacement au Kenya. Il a annoncé sa démission lundi dernier, affirmant que son gouvernement gérerait les affaires courantes jusqu'à la mise en place d'un conseil présidentiel de transition. Lors d'une réunion d'urgence le même jour avec des représentants d'Haïti, de l'ONU et des Etats-Unis entre autres, la Communauté des Caraïbes (Caricom) et ses partenaires ont chargé des partis politiques et le secteur privé haïtien de mettre sur pied ces autorités transitoires.

Mais les négociations pour former cet organe de sept membres votants ont pris du retard, butant notamment sur des dissensions internes. Les États-Unis ont affirmé lundi être confiants.

«Les parties prenantes en Haïti sont très proches de finaliser la composition» du conseil, a déclaré Vedant Patel, un porte-parole du département d'Etat américain, disant «attendre des nouvelles de leur part dès aujourd'hui».

 

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