
C’est du jamais-vu depuis 1945: l’essentiel des bateaux de pêche sont restés à quai aujourd'hui dans le golfe de Gascogne pour préserver les dauphins, une interdiction d’un mois qui angoisse la filière malgré les aides annoncées.
Au large d’une vaste zone allant du Finistère au Pays Basque, l’arrêt concerne les bateaux, français ou étrangers, de plus de huit mètres et certaines techniques de pêche jusqu’au 20 février.
A la criée de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), où sont vendus chaque jour entre 1.800 kilos et 5 tonnes de poissons selon les arrivages, les dernières pêches du week-end ont été écoulées.
« Demain ce sera plus calme, on aura 90% du tonnage en moins », explique Julien Micheo, mareyeur, qui a prévu de fermer un mois.
A La Rochelle plus au nord, le port, survolé par des mouettes, était désert lundi, et les filets rangés dans des caisses à quai.
Cette « fermeture spatio-temporelle » doit se répéter pendant les hivers 2025 et 2026 au nom de la protection des dauphins. Elle a été décrétée après que le Conseil d’Etat, saisi par des associations environnementales, a demandé au gouvernement d’agir pour réduire les décès de petits cétacés pris accidentellement dans les filets.
Le Ciem, l’organisme scientifique international de référence, estime à environ 9.000 le nombre de dauphins communs morts chaque année par capture accidentelle sur la façade atlantique française, pour un niveau soutenable de 4.900 décès au maximum.
Il recommande des fermetures de trois mois en hiver et d’au moins un mois en été, périodes de pics de mortalité des dauphins.
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