21/01/2024 07:46

Croatie : Le Parlement a commencé à débattre d'une révision du code pénal visant à interdire la divulgation d'informations issues de procédures pénales

Le Parlement croate a commencé  à débattre d'une révision du code pénal visant à interdire la divulgation d'informations issues de procédures pénales, un texte fermement dénoncé par les journalistes, qui craignent que cela ne réduise leurs sources au silence. Toute personne qui "divulgue le contenu d'une procédure d'enquête ou de collecte de preuves, dans le but de le rendre public" pourra être punie d'une peine allant jusqu'à trois ans de prison, selon le texte proposé par le gouvernement. Les amendements, qui ne mentionnent pas explicitement les journalistes, visent les fonctionnaires judiciaires, la police, les avocats et les témoins. "Ces amendements constituent une agression brutale contre la profession de journaliste et les intérêts publics", a déclaré à l'AFP Hrvoje Zovko, le président de l'Association des journalistes croates (HND).

Pour lui, cette législation risque d'étouffer des informations révélées par les "siffleurs", ce qui rendrait particulièrement difficile le travail journalistique sur des affaires concernant des responsables politiques.

Le gouvernement a réfuté les accusations selon lesquelles ces modifications dans le code pénal allaient entraver la liberté de la presse.

Le Premier ministre Andrej Plenkovic a récemment expliqué que le texte allait "traiter le problème de la fuite d'informations dans la phase non-publique de la procédure pénale". Il s'agit, assure-t-il, de protéger le principe de présomption d'innocence, le droit à la vie privée et à un procès équitable.

L'Association des journalistes a, quant à elle, mis en garde contre les pressions accrues sur la presse dans la perspective des élections législatives et présidentielle prévues pour cette année dans ce pays membre de l'Union européenne.

Le président Zoran Milanovic, issu des rangs de opposition sociale-démocrate, a dores et déjà prévenu qu'il gracierait toute personne condamnée en vertu de cette loi si elle est votée.

"Les journalistes ne seront pas inculpés mais intimidés et harcelés", a-t-il mis en garde, dans un communiqué, s'engageant à gracier tous ceux qui seraient condamnés pour un tel délit. "Personne en Croatie ne devrait avoir peur de révéler au public des informations sur le favoritisme, la criminalité et la corruption au sein du gouvernement".

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