
Le procureur chargé de l'enquête concernant l'irruption d'hommes armés en direct sur le plateau d'une chaîne de télévision publique équatorienne, la été assassiné cette nuit, alors que le pays se trouve sous le régime de l'état d'urgence, en "guerre" contre les gangs de narcotrafiquants. Selon le parquet, le procureur assassiné à Guayaquil (sud-ouest) était chargé de déterminer quel gang avait mené cet assaut.
Sur les photos obtenues par l'AFP, on voit plusieurs impacts de balles qui ont traversé la vitre latérale côté conducteur, pourtant apparemment blindée. "En réponse au meurtre de notre collègue César Suarez (...) je serai catégorique: les groupes du crime organisé, les criminels et les terroristes n'arrêteront pas notre engagement envers la société équatorienne", a déclaré la procureure générale Diana Salazar dans une vidéo postée sur X.
Le ministre de la Défense Gian Carlo Loffredo a déclaré dans un communiqué que son gouvernement rejetait "toute forme de violence comme réponse au conflit que nous connaissons". "Nous réaffirmons l'engagement ferme du gouvernement à soutenir l'administration de la justice", a-t-il ajouté.
Les images, très spectaculaires, de l'irruption en direct d'hommes lourdement armés, encagoulés, plaquant au sol sous la menace journalistes et employés de la chaîne TC à Guayaquil avaient fait le tour du monde. "Ils sont entrés pour nous tuer, mon Dieu protégez-nous", avait déclaré l'un des journalistes captifs à un correspondant de l'AFP, dans un message WhatsApp. Des plaintes étaient audibles en bruit de fond.
Au milieu des coups de feu, la diffusion de ces images surréalistes s'est poursuivie en direct pendant de longues minutes, malgré l'extinction des lumières sur le plateau et le figement de la caméra.
L'intervention rapide des forces de l'ordre a permis de mettre fin à la prise d'otages sans faire de victime et d'arrêter treize assaillants. "J'ai été frappé par leur inexpérience", a raconté à l'AFP l'un des journalistes pris en otage.
"Au fond, ce n'étaient que des enfants." Ce que confirme la présentation devant la presse des membres du groupe interpellés et menottés. Selon les autorités, ils sont âgés de 16 à 25 ans.
Quelques images restent en mémoire: les signes faits devant la caméra par les assaillants fanfaronnant pour revendiquer leurs gangs d'appartenance, ou encore le fusil à pompe posé sur la tempe d'un malheureux reporter.
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