L’ancien candidat de "Top Chef" sur M6, Ruben Sarfati témoigne avec émotion dans "Morandini Live" sur l’antisémitisme en France suite aux événements en Israël: "Malgré mon nom, les gens semblent découvrir que je suis juif !" - VIDEO

Ce matin, Ruben Sarfati était l'invité de Jean-Marc Morandini dans "Morandini Live" sur CNews. Ce week-end, sur son compte Instagram, l'ex-candidat de "Top Chef" a posté un long message. "Mon quotidien, c'est celui d'un juif, en France, qui n'a pas honte de le dire, et qui n'avait jamais eu jusqu'alors à ce point une boule au ventre quotidienne en regardant les news, et les images qui circulent", écrit le jeune chef sur le réseau social.

"Jusqu'à la veille des attaques terroristes, j'étais en Israël. Quand je suis rentré, la veille, ça m'a fait bizarre. A 24h près, j'y étais. J'ai de la famille et des clients en Israël. J'ai un attachement particulier à ce pays. C'est fou que ça se passe aujourd'hui", a-t-il débuté, avec émotion, ce matin dans "Morandini Live". Et d'ajouter : "Aujourd'hui, être juif en France, c'est vivre avec l'appréhension. C'est se dire est-ce qu'on le cache, est-ce qu'on le dit, est-ce qu’on en a honte. Je n'ai pas envie d'en avoir honte et, en même temps, je n'ai pas envie d'avoir peur".

Dans son message posté sur Instagram, Ruben Sarfati a révélé que, la semaine dernière, pour la première fois, il a préféré se "cacher derrière le nom de [sa] boîte pour ne pas donner [son] nom et prénom à un livreur". "J'ai peur. Il y a plein d'images qui ont circulé. Il y a quelques cas de gens qui se font agresser. Ils commandent sur UberEats. Le livreur monte et voit une mezouza devant la porte (...) Une amie à Nice s'est fait arracher la sienne devant sa porte", a déclaré Ruben en précisant qu'il a gardé sa mezouza. "Je suis en maison. C'est pas directement sur la rue. Il y a un portail. Je me serais posé la question si j'habitais dans un appartement à Paris", a-t-il poursuivi.

Durant l'interview, Ruben Sarfati a affirmé avoir perdu de nombreux abonnés sur son compte Instagram. "Quand ils se sont abonnés à mon compte, ils savaient que j'étais juif. Oui, j'ai pris partie il y a trois semaines. Et maintenant, ça les dérange. Pourquoi ça les dérange ? Pourquoi ça les dérangeait pas quand ils se sont abonnés ? Je l'ai jamais caché. Ca se voit sur ma tête, sur mon nom. Je prends partie pour Israël parce que j'ai un attachement pour ce pays. Forcément, quand on attaque Israël, on attaque les Juifs et donc on m'attaque".

A la question de savoir s'il compte rester en France, alors que l'antisémitisme est en hausse dans le pays, le chef répond : "J'attends de voir comment ça évolue. En trois semaines, c'est assez impressionnants à quel point ça se détériore. Je ne remets pas en cause une seconde le fait de rester en France aujourd'hui, mais je pense qu'il faut faire attention plus que jamais. Je pense que ça soit moi dans mes agissements, que ce soit les politiques dans les décisions qu'ils prennent, il faut prendre des décisions vites parce que ça fait peur".