18/10/2023 17:02

Plusieurs candidats se sont manifestés pour reprendre Kookaï, marque française de prêt-à-porter placée en redressement judiciaire en février dernier

Plusieurs candidats se sont manifestés pour reprendre Kookaï, marque française de prêt-à-porter en redressement judiciaire, qui s'est construite sur l'insolence de ses publicités, mais a "perdu son histoire française" depuis son rachat par un Australien, disent ses salariées.

Sept offres ont été déposées, dont une par le Groupe Beaumanoir et une autre par Antonelle-Un jour ailleurs, selon une source proche du dossier à l'AFP. "Il n'y a plus de prise de risques [stylistiques] chez Kookaï", regrette Hélène, qui a souhaité, comme l'ensemble des employées interrogées par l'AFP, garder l'anonymat en cette période compliquée où se joue le destin de l'entreprise (tous les prénoms ont été modifiés).

Depuis 13 ans chez Kookaï, elle a vu la marque lancée en 1983 en France être rachetée en 2017 par l'homme d'affaires australien Rob Cromb au groupe Vivarte (qui comprenait alors Caroll, Minelli, La Halle, Naf Naf, Chevignon...), liquidé en 2021. Puis, elle a vu l'enseigne sous pavillon australien opérer "un virage à 360 degrés".

Placée en redressement judiciaire en février, l'entreprise avait présenté un plan de continuation au tribunal de commerce de Paris. Mais ce dernier a jugé en septembre que la trésorerie était insuffisante pour le financer, ouvrant la voie au rachat de l'entreprise. "Nous avons reçu plusieurs marques d'intérêt, mais nous n'avons pas accès au détail des offres", a indiqué lundi la direction à l'AFP.

"Seul le juge les examinera et l'audience est prévue pour début novembre", a-t-elle précisé. Kookaï a "subi de plein fouet la crise du Covid et l'effondrement du marché du prêt-à-porter moyen de gamme en France" et "s'est vite fait rattraper par les concurrents étrangers que sont Zara, H&M ou plus récemment SheIn", selon l'enseigne.

Elle estime que le placement en cession doit "permettre à l'entreprise de financer ce plan de relance, de payer les salaires et d'éviter la liquidation" grâce à l'ouverture du capital à de potentiels investisseurs.

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