
Ce matin, un hommage a été rendu à Jean-Pierre Elkabbach à France Télévisions en présence du président Emmanuel Macron. Dans deux communiqués distincts, le SNJ (principal syndicat de la profession) de France TV et la Société des journalistes de la Rédaction nationale avaient indiqué ne pas participer à la cérémonie.
Le premier estime que le choix de la direction de rebaptiser le bâtiment principal de l'entreprise du nom du journaliste est une "décision prématurée" qui "ne fait pas consensus". Le second, qu'il est "impossible d'occulter les zones d'ombre de son parcours", notamment que M. Elkabbach, à la fin de sa carrière était "devenu conseiller de Vincent Bolloré et journaliste pour CNews".
Dans son discours, Emmanuel Macron a loué en Jean-Pierre Elkabbach un journaliste "interviewer redoutable", qui réussit "à être de son temps et du nôtre", lors d'un hommage au siège de France Télévisions, contesté en interne, en l'honneur de son ancien patron décédé mardi dernier. C'était "un journaliste qui voulait porter la plume, le nagra (enregistreur sonore portable utilisé en radio, ndlr), la caméra dans les plaies de l'époque", a-t-il souligné, alors que le bâtiment principal du siège de France Télévisions est rebaptisé "Maison Jean-Pierre Elkabbach".
"Il voulait en être, en être de son époque (...) de l'histoire qui s'écrit et se raconte, se transmet et demeure", a déclaré le président, devant un parterre de personnalités politiques et médiatiques, notamment Delphine Ernotte, PDG de France Télévisions, ou encore le journaliste Alain Duhamel.
"Jean-Pierre Elkabbach finalement, réussit à en être, à être de son temps et du nôtre", a-t-il poursuivi. Il fut "un interviewer redoutable", a encore déclaré Emmanuel Macron, qui a aussi loué en lui un homme qui souhaitait "être une référence quand on lui reprochait ses révérences". Il a estimé qu'à son arrivée en décembre 1993 à la tête de France 2 et France 3, Jean-Pierre Elkabbach "osa", en mettant en avant l'animateur Nagui, Arthur et Jean-Luc Delarue. "Cette audace pour lui n'avait pas de prix, elle fut sans doute hors de prix pour l'époque", a-t-il ajouté.
Après la révélation des contrats de centaines de millions de francs attribués à ces animateurs-producteurs stars, Jean-Pierre Elkabbach fut acculé à la démission en 1996. "Il a dilapidé les fonds de France Télévisions !", a lancé une femme à la fin du discours du chef de l'Etat, ce à quoi ce dernier a répondu: "la liberté d'expression n'est pas incompatible avec l'esprit de décence".
Vos réactions
Etant le premier, il n'a pas dû se faire que des amis dans la profession, et beaucoup qui le couvrent d'éloges préfèrent le voir mort que vivant.
Immonde : c'"est bien le mot qui vient à l'esprit en vous lisant !...
J'ai pris la précaution de mettre un adverbe auquel vous n'avez pas prêté attention, et pourtant il est essentiel dans mon propos : "peut-être". Et j'aurais préféré que vous nous fassiez partager votre avis sur elkabbach, personnage pour lequel je n'ai pas la moindre empathie, et il semble bien que je ne sois pas le seul. Et rassurez-vous, nous ne sommes pas obligés d'être du même avis, bien entendu.
Son cadavre à peine refroidi, et les langues de ses anciens collègues se délient déjà. Il est de notoriété publique que elkabbach a fait toute sa carrière en restant avec beaucoup de précautions et d'à-propos du côté du pouvoir en place, de quelque bord qu'il soit, mais je sens que l'on va en apprendre de belles durant les semaines qui viennent. Après les hommages rendus par les suiveurs et les lécheurs professionnels, on risque peut-être de devoir reconnaître que ce type à l'égo démesuré était en fait immonde, peu fréquentable et pas si unanimement aimé et apprécié, tel qu'on voudrait nous le faire croire.
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